mardi 29 novembre 2011

Règlements concernant les institutrices... au siècle dernier

Voici des règlements auxquels les institutrices d'autrefois devaient se conformer...
J'ai emprunté la liste ici.




Moi qui croyais être une enseignante jusqu'au bout des ongles, je ne suis pas certaine que j'aurais eu la vocation à l'époque...

Allez! À la revoyure!
Je retourne chauffer le poêle et attendre l'arrivée de mes élèves pendant que mes jupons sèchent!

dimanche 27 novembre 2011

Réflexion au sujet des bibliothèques...

Mes élèves adorent aller à la bibliothèque. Par contre, on est en période d’ajustement. C’est qu’en première année, plusieurs élèves désirent ardemment emprunter des livres qu’ils peuvent lire. Jusqu’à tout récemment, ces livres « premières lectures » étaient classés parmi les albums et romans du premier et deuxième cycle, par nom d’auteur. Mais un livre pour un apprenti lecteur est souvent tout petit ou tout mince et il se perd dans les grandes étagères.
   


Malheureusement, l’espace physique de la bibliothèque (il manque de place!) n’aide pas mes élèves à trouver les livres qu’ils désirent.  À cet âge, ils ont besoin d’être accompagnés et, étant un peu tannée d’agir comme une « poule pas de tête » qui se promène d’une étagère à l’autre à la recherche de ces minuscules livres (et quand j’en trouve un, quatre élèves me le demandent), j’en ai glissé un mot à ma directrice qui m’a donné le feu vert et m’a suggéré d’acheter des bacs en plastique à roulettes, le genre qu’on peu glisser sous une table : un pour les petits albums de premières lectures et l’autre pour les documentaires de premières lectures.

Notre technicienne m’a aidé à repérer ces livres et on les a glissés dans les bacs. Lorsqu’une classe du préscolaire ou de première année entre à la bibliothèque, l’enseignante n’a qu’à rouler ces bacs, les placer bien en vue, enlever les couvercles et laisser les élèves choisir des livres à leur niveau. Je ne sais pas si cette solution est la meilleure (ma peur est que les livres se brisent plus facilement dans ces bacs), mais c’est un essai…

Lorsque je visite la bibliothèque municipale, je constate le même problème. Ces petits livres pour les premiers lecteurs sont perdus parmi les autres albums.

On constate que les garçons n’aiment pas lire. C’est étrange, car plusieurs des élèves de ma classe qui ont un intérêt très marqué à apprendre à lire sont des garçons. Comment se fait-il qu’un enfant de 6 ans veuille tant lire et qu’en grandissant, il perde cet intérêt? Je sais que les raisons sont très nombreuses, mais je crois que l’accessibilité aux livres intéressants est une piste à suivre. Il est important que les lecteurs en apprentissage soient en contact avec des livres adaptés à leur niveau. Qu’ils aient le CHOIX. Le choix d’emprunter des livres qu’ils peuvent lire de façon autonome, des documentaires pour satisfaire leur soif d’apprendre ou des livres que papa ou maman leur lira, le soir avant d’aller dormir.

Selon moi, toutes les bibliothèques (scolaires et municipales) devraient avoir une étagère pour les premières lectures. Je comprends qu’il y a une façon universelle de classer les livres, mais il y a moyen de rendre le travail des bibliothécaires plus facile tout en permettant aux tout-petits d’avoir accès à des livres pour eux. Si on plaçait un petit autocollant de couleur sur le livre, la bibliothécaire pourrait savoir que ce livre doit être placé dans le rayon des premières lectures.

Et vous, avez-vous observé d’autres solutions à ce problème?

jeudi 24 novembre 2011

Mon premier SLM

Déjà fini, le Salon du livre de Montréal 2011. Déjà finie, ma première année de Salons du livre avec la cocarde au cou. J’ai de beaux souvenirs gravés pour longtemps et je n’ai qu’une chose à dire : J’en veux encore!


Samedi matin, départ de Trois-Rivières à 7 h. Ma première séance de signature n’était qu’à 10 h, mais je ne cours aucun risque lorsque je dois me rendre au centre-ville de Montréal. Évidemment, je suis arrivée trop tôt. J’ai eu amplement le temps de passer me prendre un café et de déambuler à travers les stands avant de devoir me rendre à ma table, chez Prologue.

Accueil en terrain connu

Dès mon entrée au Salon, au stand Boomerang, je sens un regard sur moi. Me tournant vers la personne assise à sa table, je réalise que c’est Céline Malépart, mon illustratrice (de mon mini-roman qui paraîtra en 2012 chez Bayard), qui me fait une grimace. Ça y est, la glace est brisée! Alors que je discute avec Céline, je reçois une tape sur le coude: Éric Péladeau, lui aussi mon illustrateur (Un spectacle pour Morgane, éditions Vents d'Ouest), passe par là et me salue. Le monde est petit! (Sauf Éric…)

Rencontres et retrouvailles

En compagnie de Sophie Rondeau,
Marc-André Pilon, Solène Bourque et
Corinne De Vailly
Je pensais avoir beaucoup de temps pour bouquiner, car mes séances étaient espacées. Finalement, il y avait toujours des gens avec qui piquer un brin de jasette. C'est fou ce que les réseaux sociaux (malgré leurs nombreux défauts), peuvent changer le rapport qu'on a avec les autres. On se lit souvent et lorsqu’on se rencontre enfin dans un évènement comme le SLM, on a l’impression de se connaître.  J’ai été transportée dans un tourbillon tout le weekend. Discussions, rencontres et retrouvailles (souvent trop brèves), sourires, franches rigolades, c’est aussi ça, le Salon du livre de Montréal.


Noël avant le temps

Je me suis sentie choyée et gâtée. Comme si la fête de Noël était arrivée un mois plus tôt. D’abord, de la part de mon distributeur. Puis, une amie auteure qui me donne son tout récent livre. La cerise sur le sundae est venue de mon amie Sylvie, le dimanche. Dans un récent billet de blogue, je mentionnais que je désirais me fabriquer un bâton de pluie avec un rouleau d’emballage.  Je veux m’en servir comme un rituel, avant de lire une histoire à mes élèves. Sylvie m’a fait le cadeau d’un authentique et magnifique bâton de pluie qu’elle a acheté au Madagascar.  Toute la journée du dimanche, je me suis promenée avec mon bâton de pluie sous le bras. J’ai hâte de le montrer à mes élèves! Merci! Merci! Et encore merci, Sylvie!

Moment marquant

Au SLM plus qu’à tout autre Salon du livre, il y a toutes ces vedettes et tous ces livres. Je me suis sentie toute petite. À ma place, quoique néanmoins minuscule. Lorsqu’un lecteur choisit mon livre parmi la sélection qui s’offre à lui, je me sens privilégiée.

J’ai été très surprise lorsque j’ai vu arriver à ma table une femme, qui m’a dit qu’elle était contente que j’y sois encore, cinq minutes avant la fin de ma séance de signature. Elle a pris mon livre et s’est dirigée vers la caisse. Peu de temps après, elle est revenue avec sa fille. Une belle jeune fille de 10 ans, l’âge de mon personnage Morgane. La jeune fille s’est approchée de moi et m’a dit : « Bonjour! Je vous ai écrit l’an passé. Je m’appelle Léa! » Je me souvenais très bien de Léa. De son nom de famille, de sa date de fête, de son désir ardent de devenir auteure.

En mai dernier, j’ai reçu une enveloppe provenant d’une école montréalaise. L’enseignante avait lu mon roman à ses élèves de 4e année. Par la suite, les 27 enfants m’ont écrit une lettre, suivi des élèves de la classe voisine. Le genre de lettres qui remontent le moral, qui nous poussent à continuer. Sachant le temps que ça peut prendre pour ce genre de projet d’écriture, j’ai répondu personnellement à chacun des élèves.  La lettre de Léa se démarquait du lot. Elle semblait si passionnée, comme si l’écriture était pour elle une vocation. En plus, je l’ai lue la veille de sa fête. J’avais envoyé un courriel à l’enseignante pour qu’elle lui souhaite bonne fête de ma part.  Dans ma réponse à sa lettre, je me souviens lui avoir écrit que je serai sans doute au SLM. J’ai été agréablement surprise de voir arriver Léa à mon stand et je ne serais pas étonnée de la revoir dans quelques années, assise à une table du SLM, un stylo à la main.  

Mes salutations à tous ces lecteurs, auteurs, éditeurs, blogueurs et passionnés des livres rencontrés à Montréal le weekend dernier.  On se dit : « À la prochaine»?

mardi 15 novembre 2011

Comme une première journée au secondaire...

Vous souvenez-vous de votre première journée à l’école secondaire? Moi, oui. Du moins, vaguement. 

J’étais parmi les plus petits. Non seulement parmi les plus petits de l’école, mais parmi les plus petits (et les plus maigrichons) des élèves de 1re secondaire. Je marchais dans les corridors avec un sourire argenté et mes souliers Hush Puppies trois couleurs, la démarche faussement assurée, avec tellement de style qu’on aurait dit que j’avais des ressorts sous les semelles. Je ne connaissais pas beaucoup d’élèves, car j’habitais dans le secteur de l’autre école secondaire. J’avais été admise au DLS parce que ma grande sœur y était inscrite. 

Lors de ce premier jour, j’avais un cours d’art dramatique. Le local était situé à l’autre bout de l’immeuble, dans le secteur des adultes (secteur du professionnel). Je ne me souviens pas du numéro du local, mais je sais que je l’ai cherché très longtemps. Et qu’un grand à la moustache naissante m’a indiqué l’endroit, un sourire en coin, se disant sans doute: « Ta! Sont bien p’tits, les ti-c*** de 1re! » Un nouvel univers s’ouvrait à moi. Mais mosus que c’était impressionnant! 

Pourquoi je parle (j’écris?) au sujet d’un jour si lointain? Parce que c’est un peu comme ça que je me sens en pensant au weekend qui approche avec ses bottes de sept lieues. Car oui, samedi et dimanche, je vivrai mon premier Salon du livre de Montréal. Le grand Salon du livre. Ze big saloooon! (note : je ne suis pas si nulle en anglais, je vous rassure! Ze Big Book Fair!) J’ai hâte, mais j’avoue être impressionnée. Partout autour, il y aura les grands auteurs. Je serai comme un petit poisson dans le grand océan. Ou comme une petite de 1re secondaire lors de sa première journée dans cette nouvelle école. 

Si vous allez au Salon du livre de Montréal samedi ou dimanche, il se peut que vous me croisiez, la démarche faussement assurée (mais je ne porte plus mes Hush Puppies trois couleurs). Venez me saluer et me faire un petit brin de jasette. 

Je serai en séances de dédicaces pour mon roman jeunesse Un spectacle pour Morgane au stand 426 (Prologue) selon cet horaire :

Samedi: 10 h à 11 h et 13 h à 14 h
Dimanche: 9 h à 10 h et 14 h à 15 h



Au plaisir de vous y voir!

dimanche 6 novembre 2011

En enseignement, tout se récupère


Il y a quelques semaines, j’ai participé au mini marathon de 1 km de Montréal avec ma nièce de 7 ans. Son père courait le 10 km et ma sœur participait au 1 km avec la plus jeune. Étant donné que mes deux nièces ne sont pas dans la même catégorie d’âge, on a fait appel à la marraine.

Cette journée a été mémorable, autant pour mes nièces que pour moi. J’ai vu Abi dans un contexte différent. Comme j’étais fière d’elle! Tout au long de la course, elle jetait des regards en ma direction, à l’occasion, pour s’assurer que j'étais toujours auprès d’elle (son père lui avait bien dit de courir à mon rythme et pas plus vite). À un moment, en tournant un coin, elle est tombée par terre. Lorsque je l’ai vue glisser devant ce policier (elle a le sens du synchronisme!), je me suis dit : « Ça y est, la course est finie! » Mais non! Sans perdre une seconde, elle s’est relevée, s’est essuyé le genou et m’a dit «  Ça fait pas mal, on continue! » Lorsqu’elle a vu la ligne d’arrivée, elle a dépassé tout le monde, les contournant. La plupart des enfants se sont épuisés dès le début; pas Abi. Elle s’est gardé de l’énergie pour la fin, comme elle l’avait fait tant de fois avec son père.

Et moi? J’étais fière de ma nièce, mais aussi de moi-même. Ne riez pas! 1km, ce n’est pas énorme, mais quand on n’est plus habitué de courir, c’est quand même un petit défi. (D’accord, riez!) Nous avons franchi la ligne d’arrivée en même temps et nous nous sommes dirigées vers les médailles (et la collation).

Le bénévole a donné une médaille à Abigaël. Habituellement, les adultes ne sont pas censés en recevoir. J’ai vu quelques parents s’en prendre une, alors j’ai demandé au bénévole si « je pouvais, moi aussi… vous savez… » (Petit air gêné, car il va se dire : « Bien, voyons! T’es une adulte! »). Il m’a répondu : « C’est pour les enfants seulement. (Moment d’hésitation – je faisais sans doute pitié!) As-tu participé à la course? » « Mais bien sûr! »  (Pétage de bretelles, même si je n’en portais pas!)  

Et, toute souriante, je suis repartie avec ma médaille au cou.

Vous pouvez le répéter : « Bien, voyons, Julie! T’es une adulte! Pourquoi voulais-tu une médaille du mini marathon? N’as-tu pas assez de bébelles qui traînent? »

Oui. Bien sûr. Sauf que je suis une enseignante. Et une enseignante n’est jamais totalement en congé. En voyage, dans un musée d’Athènes, elle pense à tout ce qu’elle pourrait faire pour exploiter le thème de la Grèce antique (et en profite pour faire quelques achats qui seront peut-être, un jour, utiles). Devant son bac de récupération avec son pot de café vide, elle se dit qu’elle devrait peut-être le garder pour faire fabriquer des djembés à ses maternelles. En mars, lors du mois de l’alimentation, elle garde ses circulaires IGA pour exploiter le peintre Arcimboldo. Vous comprenez le principe?

J’avais déjà une idée de la façon d’exploiter cet objet.

De retour en classe, lors de la causerie du lundi matin, j’ai d’abord modélisé la façon de raconter son week-end. C’est qu’il y a deux types d’élèves : ceux qui racontent tellement bien leur week-end en détail (on sait même ce qu’il y avait sur leurs rôties) que si on ne les arrête pas, on y sera encore le vendredi, et ceux qui croient que les mots coûtent une fortune (ils résument leur week-end en 3 ou 4 mots- «M'en souviens plus!»).

J’ai raconté un événement significatif de mon week-end (le marathon) en donnant des détails (Quoi? Où? Avec qui? …). Puis, je leur ai montré ma médaille en leur expliquant ce qu’elle signifiait pour moi. Les élèves ont ensuite raconté un événement de leur week-end.

Le mardi, je suis revenue sur le sujet de la médaille que j’avais laissée près du tableau, à la vue de tous. Je leur ai demandé s’ils pensaient que je pourrais la vendre et faire de l’argent. Certains croyaient que oui, d’autres que non. Je leur ai parlé de la valeur sentimentale que nous éprouvons quant à certains objets et nous en avons discuté. Puis, je leur ai dit que chaque jour, je choisirai un ami qui pourrait porter ma médaille en classe.

http://titemelan.blogspot.com/
Depuis, je nomme un élève qui sera le médaillé du jour. Je donne toujours une raison précise pour laquelle je décerne ma médaille : s’est amélioré dans la tenue du crayon, dit toujours merci (politesse), pousse sa chaise, rend service à ses amis, s’installe à sa place lorsque la cloche sonne, toujours souriant, son pupitre est toujours à l’ordre… Autant de raisons qu’il y a d’élèves. En plus, j’ai remarqué l’effet d’entraînement. Lorsque j’ai donné la médaille à une élève parce qu’elle pousse toujours sa chaise, par exemple, les autres suivent son exemple.

Je ne peux pas oublier de la prêter, car dès l’entrée du matin, des élèves me demandent qui l'aura. Lorsque je donne la raison de mon choix et que je passe la médaille au cou de l’enfant, les autres l’applaudissent. L’élève à la médaille va porter les cartes d’absences et les messages au secrétariat et recopie ensuite la date au tableau. Il se promène dans les corridors la tête bien haute. Certains adultes de l’école sont complices et demandent, lorsqu’ils voient l’enfant, la raison pour laquelle il a la médaille au cou. Il y a des enfants qui peuvent expliquer la raison précise, d’autres non, mais une chose est sûre, tous sont fiers de la porter. L’élève choisi ne peut pas jouer avec la médaille lorsque nous travaillons, mais je remarque souvent l’enfant qui la porte la scruter en détail.

Vendredi passé, elle s’est brisée. Il n’y a qu’une élève qui ne l’a pas eue. J’ai promis qu’avec un petit coup de pince, elle serait comme neuve. On terminera notre tournée et on la laissera de côté. Pourquoi? Parce qu’à un moment, quand ça devient routinier, le sens n’y est plus, on tombe dans la banalité. La médaille a toujours la cote, je la garderai visible, mais je la prêterai lors d’événements exceptionnels seulement (une difficulté surmontée, par exemple).

En enseignement, tout se récupère.

Vous me gardez vos rouleaux de papiers d’emballage de Noël (ceux qui sont épais seulement)? Ils feraient de magnifiques bâtons de pluie!