mercredi 28 décembre 2011

Quand j'étais petite, je croyais...


Avant Noël, Pierre H. Charron a publié un billet très intéressant. Il a créé une liste de ses croyances d’enfant et nous a invités à faire de même. Je sais que j’en oublie énormément, mais j’ai tenté l’expérience… Et vous? 



Moi, les cheveux frisés au fer... c'est Pâques!
Tout comme Pierre, je croyais que manger des pissenlits donnait envie de pipi. Puis, je ne comprenais pas pourquoi certaines personnes mangeaient des pissenlits par la racine. Beurk! 

Même chose pour les femmes et les eaux. J’ai cru qu’une femme enceinte perdait ses os. (J’étais jeune, naïve et je n’avais pas de frère ou sœur plus jeune) 

Si j’avalais un pépin de pomme, peut-être bien qu’un pommier me pousserait dans le ventre. 

Je me demande toujours si la dame de l’histoire a retrouvé ses garçons Sam et Pic. 

Je pensais qu’avec mon parapluie jaune, si j’arrivais à courir assez vite, je pourrais m’envoler comme Mary Poppins. Ça n’a jamais fonctionné. 

Trouver un sou noir était chanceux en autant que je ne perde pas ce sou. 

Cléo était vraiment enterrée à la fin de la Guerre des tuques. 

Avaler de la gomme pouvait te faire mourir. Il fallait manger du pain pour pas que la gomme reste coincée. 

Le Bonhomme 7 heures me faisait peur. Mes parents n’en parlaient jamais, mais le père de ma voisine avait trouvé le moyen idéal pour nous faire déguerpir à 19h précises, ma sœur et moi. Ma sœur, trois ans mon aînée, courait plus vite que moi. En retournant à la maison (une maison séparait la maison de la « p’tite Julie » de la nôtre), je criais à ma sœur « Attends mooiiiiiiii », comme si ma vie en dépendait. Arrivées dans la maison, on verrouillait la porte et on se cachait, à bout de souffle. 

Tirer sur la tige d’une plante (j’sais pas le nom) en disant « Poule ou coq »… Il me semble que dans le temps, ça avait un sens. 

Je pensais que toucher à un crapaud pouvait donner des verrues. 

Les biscuits dans Passe-Partout faisaient vraiment grandir. (Même si ça n’a pas fonctionné pour Cannelle et Pruneau – ce sont des marionnettes après tout!) 

À cause des histoires de peur de mon enfance (comme Marie-Blanche), je ne regardais jamais un miroir lorsque la lumière était éteinte. (Puis honnêtement, j’évite encore) De plus, je ne traînais pas mes pieds longtemps sur mon plancher lorsque j’éteignais la lumière, au cas où une main sous mon lit m’agripperait le pied. (Oui, j’étais très peureuse!) 

En l’an 2000, les voitures voleraient. En fait, tout ce qu’on retrouve dans Retour vers le futur 2 (les vêtements qui sèchent en quelques secondes, l’hoverboard et les voitures qui volent) existerait en l’an 2000. 

Si je regarde l’heure et que le nombre des minutes est le même que celui des heures (ex : 10:10), je récite les lettres de l’alphabet jusqu’à ce que l’heure change. Cela signifie qu’une personne ayant son prénom commençant par cette lettre pense à moi. 

Vers l’âge de 9-10 ans, je pratiquais le karaté. Dans le cabinet de la salle de bains, il y avait une bouteille avec des symboles chinois. J’étais intriguée par le contenu de cette bouteille. C’était la période où j’étais fascinée par tout ce qui était asiatique, principalement les films Karaté Kid. Ma grande sœur et mes parents m’ont fait croire que c’était pour être plus forte lors de mes futures compétitions et me l’ont donnée. J’ai exhibé ma bouteille à mes voisins venus nous visiter. Un peu plus tard, ma famille m’a avoué que c’était l’après-rasage de mon père (qui n’en portait jamais). 



samedi 24 décembre 2011

Joyeux Noël


On a couru ces derniers jours (semaines?), mais on y est tous arrivé: C'est Noël! 

Je vous souhaite de Joyeuses Fêtes en compagnie des gens que vous aimez!  


L'Alleluia d'Haendel
Un Flash Mob signé Les Petits chanteurs de Trois-Rivières
10 décembre 2011, au Centre commercial Les Rivières (chez nous!)

mercredi 21 décembre 2011

La lecture en folie



Cet après-midi, nous avons fait notre première « lecture en folie », une activité proposée par ma collègue de travail, madame Anne-Marie, qui l’avait expérimentée dans une autre école. Cette activité est inscrite dans notre Plan de lecture. 

Qu’est-ce que la « lecture en folie »? 

Après le dîner, tous les élèves et les enseignants sont sortis des classes et sont allés lire un peu partout dans l’école : les corridors, les escaliers, le gymnase, la cafétéria et… le bureau de la directrice. 

Enfants et adultes se sont trouvés un coin et ont lu... pour le plaisir. Les élèves de maternelle étaient jumelés avec des élèves de deuxième année, les élèves de 1re se plaçaient en équipe de deux. Lorsque je suis passée devant le bureau de la directrice, elle lisait et elle était entourée de petits lecteurs, installés un peu partout (il y en avait même sous une table). 

Après m’être assurée que mes élèves étaient tous en équipe, je me suis installée dans la cage d’escalier, accotée au calorifère qui me réchauffait le dos. Quelques élèves sont venus se coller avec leurs livres. J’ai commencé par lire (pour moi-même) l’album que j’avais apporté (Chère Traudi, d’Anne Villeneuve), mais j'ai finalement délaissé mon livre, car une élève de l’autre classe de 1re année voulait me faire la lecture de « Ollie le râleur ». Un beau moment. 

Lorsque nous sommes retournés dans la classe, j’ai questionné mes élèves et j’ai constaté que l’activité avait été appréciée à l’unanimité. Un garçon m’a même avoué qu’il aurait aimé que l’on continue. Tous désirent recommencer. 

La lecture en folie, indubitablement une activité à répéter.

lundi 19 décembre 2011

L'Esprit de Noël...



Depuis que le Père Noël est arrivé au centre d’achat que je me dis que je devrais décorer ma classe pour Noël. Mais chaque jour, j’ai remis à plus tard… 

Je désirais que mes élèves fabriquent les décorations, mais il semble qu’entre l’enseignement des matières de base, notre projet avec une classe de France, la lettre au Père Noël, les options (des activités qui ont lieu un après-midi par semaine pour tous les élèves du cycle)… le temps file et je ne n’arrive pas à l’arrêter. 

Chaque jour, je passais devant la classe de ma collègue où trône un sapin décoré et allumé et je me mettais cette pression : « Il FAUT que tu décores ta classe. C’est Noël, quand même! » C’était même à l’horaire de ma dernière journée pédagogique. Mais après avoir planifié ma semaine, corrigé mes contrôles et une évaluation de mathématique, rangé mon bureau qui croulait sous une montagne de papiers et cahiers, réaménagé un peu la classe (ils sont maintenant en équipe et on a un nouvel espace : un coin de géographie), je n’ai pas trouvé le temps de le faire. 

Puis je ne veux pas passer ma journée pédagogique du début janvier à enlever des guirlandes, défaire un sapin, être suspendue au plafond... Le temps. Toujours là, lui. 

Et je l’avoue : je ne suis pas une Martha Stewart. 

Mais il faut quand même un minimum… question de ressentir l’Esprit de Noël. 

Mercredi, pendant ma période de travail personnel (alors que mes cocos étaient en musique), j’ai emprunté l’escabeau au concierge et j’ai descendu les deux boîtes de Noël qui étaient placées là-bas, tout en haut, au dessus de l’armoire à balai. J’y ai trouvé quelques guirlandes empoussiérées que j’ai étendues sur la corde qui sert à suspendre les travaux des élèves, y ai ajouté quelques boucles dorées, puis un bas de Noël sur la porte de la classe. Quelques petites décorations de plus épinglées ici et là. Et j’ai admiré mon œuvre. 

Ouais. Je ne suis vraiment pas Martha Stewart. C’est vraiment, mais vraiment laid! Admirablement affreux! Puis, le temps a continué de filer. Je devais déjà ranger mes boîtes, sortir l’escabeau et reprendre mon groupe. 

Lorsque mes élèves sont entrés, ma petite Laurence a été la première à réagir à ce nouvel environnement. 

- Wow! Madame Julie! Tu as décoré la classe! C’est beauuuuuuu! 

Et les autres ont enchaîné : 

- Wow! C’est beau! 

- Bravo madame Julie! 

- Merci madame Julie! 

Puis, comme dans les films, un élève m’a applaudi. Puis un autre. Et toute la classe m’a ovationné. Du coup, ma culpabilité de ne pas avoir de talent pour la décoration s’est volatilisée. 

Comme dit mon amie Lucille : Faut regarder (nos décorations de) Noël avec nos yeux d’enfants. 

Quand je vois ce garçon entrer dans la classe en fredonnant « Petit papa Noël », quand on prend un peu de temps entre deux travaux pour faire de l’aérobie derrière nos pupitres sur une musique de Noël, quand on range nos livres quelques minutes avant que la cloche sonne à la fin de l’avant-midi pour se faire une ou deux chansons de karaoké trouvées sur le site d’une autre commission scolaire, je me dis que l’Esprit de Noël n’est pas dans nos guirlandes poussiéreuses. Il est invisible à nos yeux, mais bien là. 

J’ai les élèves les plus merveilleux. Je le dis haut et fort : je les adore!

jeudi 15 décembre 2011

Ce midi, dans le salon du personnel...

Je dînais avec mes collègues en bavardant de tout et de rien, comme à tous les jours.


La prof d'éducation physique m'annonce alors:

- J'ai vu ton livre sur Internet! Il est dans les suggestions de cadeaux de Noël sur le site de Sympatico...

- Hein? dis-je, la mine dubitative.

Ma collègue m'explique qu'il y a des listes de suggestions de cadeaux de Noël sur le site Internet et que mon roman se retrouve dans la sélection des livres pour la jeunesse.

Toujours incrédule, je lui demande:

- Tu parles bien d'Un spectacle pour Morgane?
- Oui.
- De Julie PELLERIN? (en mettant l'accent sur mon nom de famille, car des Julie, il en pleut et il se pourrait qu'elle ait confondu, pensais-je alors.)
- Oui, oui, insiste-t-elle.

Son regard me dit tout : « Ben là! »

- Ah! Oui? Merci de me le dire! Je n'en avais aucune idée...

Plus tard dans la journée, je fais une petite recherche rapide et je tombe sur cette page.

C'est luxuriant, ça! :-)

samedi 3 décembre 2011

Mon entrevue au SLM

Lors de mon passage au Salon du livre de Montréal, j'ai eu droit à ma première entrevue devant une caméra.

Parler devant une caméra, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Même constat lorsque je dois laisser un message sur un répondeur: j'ai toujours l'impression de bredouiller.

Mais il faut ce qu'il faut dans la vie, il faut apprendre à se surpasser. Pas vrai?

L'entrevue animée par Andrée Parent a été enregistrée pour Les Elles de la culture, un site consacré aux femmes dans les domaines culturel et communautaire. J'en profite pour remercier Andrée Parent de m'avoir permis de vivre cette expérience.

Pour visionner la vidéo, cliquez sur :
Entrevues vidéo avec des auteurEs du SLM 2011 qui nous parlent de leurs livres actuellement en vente et ceux à venir.

De là, vous trouvez mon nom et ma binette. Je rappelle que c'est ma première entrevue. Je regardais l'animatrice et non la caméra. Les tics sont le résultat d'une petite nervosité. Il faut toujours un commencement à tout! :-)

mardi 29 novembre 2011

Règlements concernant les institutrices... au siècle dernier

Voici des règlements auxquels les institutrices d'autrefois devaient se conformer...
J'ai emprunté la liste ici.




Moi qui croyais être une enseignante jusqu'au bout des ongles, je ne suis pas certaine que j'aurais eu la vocation à l'époque...

Allez! À la revoyure!
Je retourne chauffer le poêle et attendre l'arrivée de mes élèves pendant que mes jupons sèchent!

dimanche 27 novembre 2011

Réflexion au sujet des bibliothèques...

Mes élèves adorent aller à la bibliothèque. Par contre, on est en période d’ajustement. C’est qu’en première année, plusieurs élèves désirent ardemment emprunter des livres qu’ils peuvent lire. Jusqu’à tout récemment, ces livres « premières lectures » étaient classés parmi les albums et romans du premier et deuxième cycle, par nom d’auteur. Mais un livre pour un apprenti lecteur est souvent tout petit ou tout mince et il se perd dans les grandes étagères.
   


Malheureusement, l’espace physique de la bibliothèque (il manque de place!) n’aide pas mes élèves à trouver les livres qu’ils désirent.  À cet âge, ils ont besoin d’être accompagnés et, étant un peu tannée d’agir comme une « poule pas de tête » qui se promène d’une étagère à l’autre à la recherche de ces minuscules livres (et quand j’en trouve un, quatre élèves me le demandent), j’en ai glissé un mot à ma directrice qui m’a donné le feu vert et m’a suggéré d’acheter des bacs en plastique à roulettes, le genre qu’on peu glisser sous une table : un pour les petits albums de premières lectures et l’autre pour les documentaires de premières lectures.

Notre technicienne m’a aidé à repérer ces livres et on les a glissés dans les bacs. Lorsqu’une classe du préscolaire ou de première année entre à la bibliothèque, l’enseignante n’a qu’à rouler ces bacs, les placer bien en vue, enlever les couvercles et laisser les élèves choisir des livres à leur niveau. Je ne sais pas si cette solution est la meilleure (ma peur est que les livres se brisent plus facilement dans ces bacs), mais c’est un essai…

Lorsque je visite la bibliothèque municipale, je constate le même problème. Ces petits livres pour les premiers lecteurs sont perdus parmi les autres albums.

On constate que les garçons n’aiment pas lire. C’est étrange, car plusieurs des élèves de ma classe qui ont un intérêt très marqué à apprendre à lire sont des garçons. Comment se fait-il qu’un enfant de 6 ans veuille tant lire et qu’en grandissant, il perde cet intérêt? Je sais que les raisons sont très nombreuses, mais je crois que l’accessibilité aux livres intéressants est une piste à suivre. Il est important que les lecteurs en apprentissage soient en contact avec des livres adaptés à leur niveau. Qu’ils aient le CHOIX. Le choix d’emprunter des livres qu’ils peuvent lire de façon autonome, des documentaires pour satisfaire leur soif d’apprendre ou des livres que papa ou maman leur lira, le soir avant d’aller dormir.

Selon moi, toutes les bibliothèques (scolaires et municipales) devraient avoir une étagère pour les premières lectures. Je comprends qu’il y a une façon universelle de classer les livres, mais il y a moyen de rendre le travail des bibliothécaires plus facile tout en permettant aux tout-petits d’avoir accès à des livres pour eux. Si on plaçait un petit autocollant de couleur sur le livre, la bibliothécaire pourrait savoir que ce livre doit être placé dans le rayon des premières lectures.

Et vous, avez-vous observé d’autres solutions à ce problème?

jeudi 24 novembre 2011

Mon premier SLM

Déjà fini, le Salon du livre de Montréal 2011. Déjà finie, ma première année de Salons du livre avec la cocarde au cou. J’ai de beaux souvenirs gravés pour longtemps et je n’ai qu’une chose à dire : J’en veux encore!


Samedi matin, départ de Trois-Rivières à 7 h. Ma première séance de signature n’était qu’à 10 h, mais je ne cours aucun risque lorsque je dois me rendre au centre-ville de Montréal. Évidemment, je suis arrivée trop tôt. J’ai eu amplement le temps de passer me prendre un café et de déambuler à travers les stands avant de devoir me rendre à ma table, chez Prologue.

Accueil en terrain connu

Dès mon entrée au Salon, au stand Boomerang, je sens un regard sur moi. Me tournant vers la personne assise à sa table, je réalise que c’est Céline Malépart, mon illustratrice (de mon mini-roman qui paraîtra en 2012 chez Bayard), qui me fait une grimace. Ça y est, la glace est brisée! Alors que je discute avec Céline, je reçois une tape sur le coude: Éric Péladeau, lui aussi mon illustrateur (Un spectacle pour Morgane, éditions Vents d'Ouest), passe par là et me salue. Le monde est petit! (Sauf Éric…)

Rencontres et retrouvailles

En compagnie de Sophie Rondeau,
Marc-André Pilon, Solène Bourque et
Corinne De Vailly
Je pensais avoir beaucoup de temps pour bouquiner, car mes séances étaient espacées. Finalement, il y avait toujours des gens avec qui piquer un brin de jasette. C'est fou ce que les réseaux sociaux (malgré leurs nombreux défauts), peuvent changer le rapport qu'on a avec les autres. On se lit souvent et lorsqu’on se rencontre enfin dans un évènement comme le SLM, on a l’impression de se connaître.  J’ai été transportée dans un tourbillon tout le weekend. Discussions, rencontres et retrouvailles (souvent trop brèves), sourires, franches rigolades, c’est aussi ça, le Salon du livre de Montréal.


Noël avant le temps

Je me suis sentie choyée et gâtée. Comme si la fête de Noël était arrivée un mois plus tôt. D’abord, de la part de mon distributeur. Puis, une amie auteure qui me donne son tout récent livre. La cerise sur le sundae est venue de mon amie Sylvie, le dimanche. Dans un récent billet de blogue, je mentionnais que je désirais me fabriquer un bâton de pluie avec un rouleau d’emballage.  Je veux m’en servir comme un rituel, avant de lire une histoire à mes élèves. Sylvie m’a fait le cadeau d’un authentique et magnifique bâton de pluie qu’elle a acheté au Madagascar.  Toute la journée du dimanche, je me suis promenée avec mon bâton de pluie sous le bras. J’ai hâte de le montrer à mes élèves! Merci! Merci! Et encore merci, Sylvie!

Moment marquant

Au SLM plus qu’à tout autre Salon du livre, il y a toutes ces vedettes et tous ces livres. Je me suis sentie toute petite. À ma place, quoique néanmoins minuscule. Lorsqu’un lecteur choisit mon livre parmi la sélection qui s’offre à lui, je me sens privilégiée.

J’ai été très surprise lorsque j’ai vu arriver à ma table une femme, qui m’a dit qu’elle était contente que j’y sois encore, cinq minutes avant la fin de ma séance de signature. Elle a pris mon livre et s’est dirigée vers la caisse. Peu de temps après, elle est revenue avec sa fille. Une belle jeune fille de 10 ans, l’âge de mon personnage Morgane. La jeune fille s’est approchée de moi et m’a dit : « Bonjour! Je vous ai écrit l’an passé. Je m’appelle Léa! » Je me souvenais très bien de Léa. De son nom de famille, de sa date de fête, de son désir ardent de devenir auteure.

En mai dernier, j’ai reçu une enveloppe provenant d’une école montréalaise. L’enseignante avait lu mon roman à ses élèves de 4e année. Par la suite, les 27 enfants m’ont écrit une lettre, suivi des élèves de la classe voisine. Le genre de lettres qui remontent le moral, qui nous poussent à continuer. Sachant le temps que ça peut prendre pour ce genre de projet d’écriture, j’ai répondu personnellement à chacun des élèves.  La lettre de Léa se démarquait du lot. Elle semblait si passionnée, comme si l’écriture était pour elle une vocation. En plus, je l’ai lue la veille de sa fête. J’avais envoyé un courriel à l’enseignante pour qu’elle lui souhaite bonne fête de ma part.  Dans ma réponse à sa lettre, je me souviens lui avoir écrit que je serai sans doute au SLM. J’ai été agréablement surprise de voir arriver Léa à mon stand et je ne serais pas étonnée de la revoir dans quelques années, assise à une table du SLM, un stylo à la main.  

Mes salutations à tous ces lecteurs, auteurs, éditeurs, blogueurs et passionnés des livres rencontrés à Montréal le weekend dernier.  On se dit : « À la prochaine»?

mardi 15 novembre 2011

Comme une première journée au secondaire...

Vous souvenez-vous de votre première journée à l’école secondaire? Moi, oui. Du moins, vaguement. 

J’étais parmi les plus petits. Non seulement parmi les plus petits de l’école, mais parmi les plus petits (et les plus maigrichons) des élèves de 1re secondaire. Je marchais dans les corridors avec un sourire argenté et mes souliers Hush Puppies trois couleurs, la démarche faussement assurée, avec tellement de style qu’on aurait dit que j’avais des ressorts sous les semelles. Je ne connaissais pas beaucoup d’élèves, car j’habitais dans le secteur de l’autre école secondaire. J’avais été admise au DLS parce que ma grande sœur y était inscrite. 

Lors de ce premier jour, j’avais un cours d’art dramatique. Le local était situé à l’autre bout de l’immeuble, dans le secteur des adultes (secteur du professionnel). Je ne me souviens pas du numéro du local, mais je sais que je l’ai cherché très longtemps. Et qu’un grand à la moustache naissante m’a indiqué l’endroit, un sourire en coin, se disant sans doute: « Ta! Sont bien p’tits, les ti-c*** de 1re! » Un nouvel univers s’ouvrait à moi. Mais mosus que c’était impressionnant! 

Pourquoi je parle (j’écris?) au sujet d’un jour si lointain? Parce que c’est un peu comme ça que je me sens en pensant au weekend qui approche avec ses bottes de sept lieues. Car oui, samedi et dimanche, je vivrai mon premier Salon du livre de Montréal. Le grand Salon du livre. Ze big saloooon! (note : je ne suis pas si nulle en anglais, je vous rassure! Ze Big Book Fair!) J’ai hâte, mais j’avoue être impressionnée. Partout autour, il y aura les grands auteurs. Je serai comme un petit poisson dans le grand océan. Ou comme une petite de 1re secondaire lors de sa première journée dans cette nouvelle école. 

Si vous allez au Salon du livre de Montréal samedi ou dimanche, il se peut que vous me croisiez, la démarche faussement assurée (mais je ne porte plus mes Hush Puppies trois couleurs). Venez me saluer et me faire un petit brin de jasette. 

Je serai en séances de dédicaces pour mon roman jeunesse Un spectacle pour Morgane au stand 426 (Prologue) selon cet horaire :

Samedi: 10 h à 11 h et 13 h à 14 h
Dimanche: 9 h à 10 h et 14 h à 15 h



Au plaisir de vous y voir!

dimanche 6 novembre 2011

En enseignement, tout se récupère


Il y a quelques semaines, j’ai participé au mini marathon de 1 km de Montréal avec ma nièce de 7 ans. Son père courait le 10 km et ma sœur participait au 1 km avec la plus jeune. Étant donné que mes deux nièces ne sont pas dans la même catégorie d’âge, on a fait appel à la marraine.

Cette journée a été mémorable, autant pour mes nièces que pour moi. J’ai vu Abi dans un contexte différent. Comme j’étais fière d’elle! Tout au long de la course, elle jetait des regards en ma direction, à l’occasion, pour s’assurer que j'étais toujours auprès d’elle (son père lui avait bien dit de courir à mon rythme et pas plus vite). À un moment, en tournant un coin, elle est tombée par terre. Lorsque je l’ai vue glisser devant ce policier (elle a le sens du synchronisme!), je me suis dit : « Ça y est, la course est finie! » Mais non! Sans perdre une seconde, elle s’est relevée, s’est essuyé le genou et m’a dit «  Ça fait pas mal, on continue! » Lorsqu’elle a vu la ligne d’arrivée, elle a dépassé tout le monde, les contournant. La plupart des enfants se sont épuisés dès le début; pas Abi. Elle s’est gardé de l’énergie pour la fin, comme elle l’avait fait tant de fois avec son père.

Et moi? J’étais fière de ma nièce, mais aussi de moi-même. Ne riez pas! 1km, ce n’est pas énorme, mais quand on n’est plus habitué de courir, c’est quand même un petit défi. (D’accord, riez!) Nous avons franchi la ligne d’arrivée en même temps et nous nous sommes dirigées vers les médailles (et la collation).

Le bénévole a donné une médaille à Abigaël. Habituellement, les adultes ne sont pas censés en recevoir. J’ai vu quelques parents s’en prendre une, alors j’ai demandé au bénévole si « je pouvais, moi aussi… vous savez… » (Petit air gêné, car il va se dire : « Bien, voyons! T’es une adulte! »). Il m’a répondu : « C’est pour les enfants seulement. (Moment d’hésitation – je faisais sans doute pitié!) As-tu participé à la course? » « Mais bien sûr! »  (Pétage de bretelles, même si je n’en portais pas!)  

Et, toute souriante, je suis repartie avec ma médaille au cou.

Vous pouvez le répéter : « Bien, voyons, Julie! T’es une adulte! Pourquoi voulais-tu une médaille du mini marathon? N’as-tu pas assez de bébelles qui traînent? »

Oui. Bien sûr. Sauf que je suis une enseignante. Et une enseignante n’est jamais totalement en congé. En voyage, dans un musée d’Athènes, elle pense à tout ce qu’elle pourrait faire pour exploiter le thème de la Grèce antique (et en profite pour faire quelques achats qui seront peut-être, un jour, utiles). Devant son bac de récupération avec son pot de café vide, elle se dit qu’elle devrait peut-être le garder pour faire fabriquer des djembés à ses maternelles. En mars, lors du mois de l’alimentation, elle garde ses circulaires IGA pour exploiter le peintre Arcimboldo. Vous comprenez le principe?

J’avais déjà une idée de la façon d’exploiter cet objet.

De retour en classe, lors de la causerie du lundi matin, j’ai d’abord modélisé la façon de raconter son week-end. C’est qu’il y a deux types d’élèves : ceux qui racontent tellement bien leur week-end en détail (on sait même ce qu’il y avait sur leurs rôties) que si on ne les arrête pas, on y sera encore le vendredi, et ceux qui croient que les mots coûtent une fortune (ils résument leur week-end en 3 ou 4 mots- «M'en souviens plus!»).

J’ai raconté un événement significatif de mon week-end (le marathon) en donnant des détails (Quoi? Où? Avec qui? …). Puis, je leur ai montré ma médaille en leur expliquant ce qu’elle signifiait pour moi. Les élèves ont ensuite raconté un événement de leur week-end.

Le mardi, je suis revenue sur le sujet de la médaille que j’avais laissée près du tableau, à la vue de tous. Je leur ai demandé s’ils pensaient que je pourrais la vendre et faire de l’argent. Certains croyaient que oui, d’autres que non. Je leur ai parlé de la valeur sentimentale que nous éprouvons quant à certains objets et nous en avons discuté. Puis, je leur ai dit que chaque jour, je choisirai un ami qui pourrait porter ma médaille en classe.

http://titemelan.blogspot.com/
Depuis, je nomme un élève qui sera le médaillé du jour. Je donne toujours une raison précise pour laquelle je décerne ma médaille : s’est amélioré dans la tenue du crayon, dit toujours merci (politesse), pousse sa chaise, rend service à ses amis, s’installe à sa place lorsque la cloche sonne, toujours souriant, son pupitre est toujours à l’ordre… Autant de raisons qu’il y a d’élèves. En plus, j’ai remarqué l’effet d’entraînement. Lorsque j’ai donné la médaille à une élève parce qu’elle pousse toujours sa chaise, par exemple, les autres suivent son exemple.

Je ne peux pas oublier de la prêter, car dès l’entrée du matin, des élèves me demandent qui l'aura. Lorsque je donne la raison de mon choix et que je passe la médaille au cou de l’enfant, les autres l’applaudissent. L’élève à la médaille va porter les cartes d’absences et les messages au secrétariat et recopie ensuite la date au tableau. Il se promène dans les corridors la tête bien haute. Certains adultes de l’école sont complices et demandent, lorsqu’ils voient l’enfant, la raison pour laquelle il a la médaille au cou. Il y a des enfants qui peuvent expliquer la raison précise, d’autres non, mais une chose est sûre, tous sont fiers de la porter. L’élève choisi ne peut pas jouer avec la médaille lorsque nous travaillons, mais je remarque souvent l’enfant qui la porte la scruter en détail.

Vendredi passé, elle s’est brisée. Il n’y a qu’une élève qui ne l’a pas eue. J’ai promis qu’avec un petit coup de pince, elle serait comme neuve. On terminera notre tournée et on la laissera de côté. Pourquoi? Parce qu’à un moment, quand ça devient routinier, le sens n’y est plus, on tombe dans la banalité. La médaille a toujours la cote, je la garderai visible, mais je la prêterai lors d’événements exceptionnels seulement (une difficulté surmontée, par exemple).

En enseignement, tout se récupère.

Vous me gardez vos rouleaux de papiers d’emballage de Noël (ceux qui sont épais seulement)? Ils feraient de magnifiques bâtons de pluie!  

dimanche 30 octobre 2011

« La gravité ne m'aime pas beaucoup... ouuu»



La gravité ne m’aime pas beaucoup

J’tombe souvent sans explication
Même pas un lacet qui se dénoue
Même pas une pièce à conviction
(Mercure au chrome et p’tits pansements)


Vendredi soir, je suis allée voir le spectacle d’Ingrid St-Pierre à la salle Anaïs Allard Rousseau. Un spectacle à guichet fermé. La fille de Cabano, Trifluvienne d’adoption, a débuté sa carrière d’auteure-compositrice-interprète au piano d’un café Morgane et y a gagné le cœur des gens de la Mauricie.  Depuis que son album « Ma p’tite mam’zelle de chemin » est sorti en mai dernier, on peut la voir et l’entendre de plus en plus à la télévision et à la radio. Ses paroles, tantôt touchantes ou candides, tantôt rigolotes plaisent aux amateurs de chansons francophones qui racontent des histoires. 

Avant que le spectacle ne commence, la délicate Ingrid est venue nous présenter le Trifluvien Benoit Rocheleau, qui a très bien assuré la première partie, au piano et à la voix. Nous avons pu découvrir les chansons teintées d’humour qu’on peut retrouver sur son album encore tout chaud, tout nouveau. Il a fait un clin d’œil à la vedette de la soirée en interprétant sa parodie de « Pâtes au basilic», une version masculine vraiment rigolote qu’il a intitulée « Spagatt aux boulettes à la viande » (ou quelque chose du genre).  Une belle découverte, lorsqu’il a joué ses derniers accords, je me suis dit : « Pas déjà terminé? »

Après l’entracte, Ingrid s’est installée au piano, accompagnée de ses complices, le quatuor à cordes Quatr’Ailes. Par moments, les filles troquaient violon, alto ou violoncelle pour le micro, à titre de choristes. La force d’Ingrid St-Pierre est dans la connexion qu’elle crée avec son auditoire, l’ensorcelant. En chantant, elle balayait la foule du regard et, même si  l’éclairage ne lui permettait de voir (sans doute) que des ombres la plupart du temps, on avait l’impression qu’elle regardait chacun des spectateurs. Lorsqu’elle nous a demandé de faire des « la la la » pendant « Homéostasie crânienne », la foule l’a surprise en chantant toutes ses paroles.

Entre les pièces, elle nous racontait des anecdotes, l’origine de ses chansons et nous faisait rire en racontant ses dernières gaffes. En l’entendant chanter « Mercure au chrome et p’tits pansements », les gaffeurs de ce monde (dont je fais partie) se reconnaissent et se sentent compris. Oui, oui!

D’une grande générosité, Ingrid St-Pierre nous a fait entendre pas une, pas deux, pas trois, mais… (en fait, j’ai arrêté de compter après cinq) environ six nouvelles (magnifiques) chansons. Elle s’est même essayée à l’ukulélé. Puis, à la fin du spectacle, nous avons eu droit à quelques rappels. Au deuxième rappel, elle est revenue à ses débuts en faisant semblant que nous étions tous au Café Morgane, alors qu’elle interprétait des chansons connues et qu’elle devait s’adapter à ses spectateurs. Elle a ainsi chanté des extraits de Metallica, Britney Spears, Les B.B (et j’en oublie!), et, pour ne pas clore un spectacle sur une chanson des B.B, a terminé la soirée en nous faisant entendre sa toute nouvelle chanson, « La planque à libellule ».  

Ingrid St-Pierre, c’est une artiste à découvrir. Et le futur album qu’elle nous tricote promet!

Desjardins



Je nouerai des ficelles à tes souvenirs qui s’étiolent

Et le jour où ils s’envoleront moi j’en ferai des cerfs-volants 
(Ficelles, une chanson au sujet de sa grand-maman atteinte d’Alzheimer)



Ah! Puis, une petite dernière!

Pâtes au basilic


Site Internet officiel d'Ingrid St-Pierre

jeudi 20 octobre 2011

Il était une fois... un jour de pluie.

Monsieur Ilétaitunefois. Indubitablement, un de mes albums préférés à animer avec une groupe d’enfants. Il n’est pas récent, je ne sais même pas s’il est toujours disponible en librairie. Au pire, il y a les bibliothèques et, croisons les doigts, il y aura peut-être une réédition éventuellement. Ce livre, issu du duo Rémy Simard et Pierre Pratt (qui nous a aussi donné « Mon chien est un éléphant » et « La bottine magique de Pipo ») a remporté le Prix du gouverneur général en 1998.

Rendons à César ce qui lui appartient, c’est Gisèle Desroches qui m’a fait découvrir cet excellent album dans un cours de littérature pour la jeunesse à l’UQTR. Cette chargée de cours apportait une grande quantité de livres qu’elle nous faisait découvrir (et acceptait même de nous les prêter pour les utiliser en stage). Dans ce cours, j’ai appris comment on peut animer des livres afin de rendre la lecture magique. J’ai adapté un peu son animation et j’ai ajouté des instruments de musique. C’est un succès garanti!

Monsieur Ilétaitunefois, c’est un album à lire ABSOLUMENT un jour de pluie.

Dans un village où les gens n’ont rien d’autre à faire que de se raconter des histoires, un petit homme apparaît chaque fois qu’on prononce son nom. « Vous m’avez appelé? Je suis monsieur Ilétaitunefois, pour vous servir! » Épuisés, les villageois font enfermer monsieur Ilétaitunefois. Mais on ne peut pas punir quelqu’un parce qu’il porte un drôle de nom…

«Il était une fois, dans un village éloigné de tout, des villageois qui n’avaient qu’une seule chose à faire : se raconter des histoires. 
Il était une fois par-ci.
Il était une fois par-là.
Il n’y avait pas de télé au village, que des orages à tout casser et des histoires à raconter. Des belles histoires, des courtes et des longues, des histoires à dormir debout et des histoires drôles à en faire pipi dans sa culotte.»

Imaginez des enfants de 5-6-7 ans rire aux éclats à la fin de la première page (surtout si l’enseignante joue un peu la comédie – les blagues de pipi ont toujours la cote chez les petits). 

Mais avant de commencer à lire, après une présentation de la page couverture et une discussion (on essaie de prédire ce qui va se passer en observant le titre et l’illustration), j’explique à mes élèves qu’on jouera le livre, un peu comme au cinéma. J’aurai besoin de bruiteurs. J’explique ce que sont les bruiteurs au cinéma et je donne des exemples (avec quatre doigts, je fais galoper un cheval; avec deux doigts et la paume de l’autre main, je crée la pluie).

Je leur montre ma boîte d’instruments de percussion empruntés au prof de musique. En maternelle, nous avons souvent des instruments en classe (sistre, wood-block, claves, maracas, tambour de basque, triangle, bongo…). Bref, je sélectionne certains instruments qui reproduiront la pluie (exemple : les claves, les maracas..), le téléphone (ex : un sistre ou des grelots, clochettes…), l'orage (bongo, tambourine) et un autre instrument pour le cadenas de la porte de la prison. Je donne des instruments à certains élèves. Ils devront être très très attentifs, bien suivre l’histoire pour faire les bruits à temps. 

Par exemple, cinq ou six élèves feront la pluie. Si on ne se sent pas à l’aise avec tous ces instruments dans les mains de nos élèves, on peut aussi prendre un bâton de pluie qui sera utilisé par l’ami du jour. (Je n’en ai pas encore – Noël approche? ;-)), ou encore demander à tous les élèves de taper sur leur paume avec deux doigts, pour imiter la pluie.

Lorsqu’ils entendent le mot pluie dans l’histoire, les élèves qui se sont vu attribuer un instrument doivent jouer (claves, wood-block ou maracas) et compter jusqu’à trois. (À trois, on arrête!) Bien sûr, je fais un petit signe de la tête pour aider mes bruiteurs. Dès le début, les élèves sont prévenus que s’ils jouent lorsque ce n’est pas le temps, je leur confisque leur instrument. Ai-je eu à le faire? Oui. Mais à chaque fois, je gardais l’instrument jusqu’à ce que l’histoire commence. L’enfant voulait tellement être un bruiteur que, lorsque je lui remettais son instrument, il participait sans que j’aie à l’avertir à nouveau. Je prête habituellement des instruments à 8 enfants. C’est amplement suffisant. Ceux qui ne sont que les spectateurs seront des acteurs alors que j’animerai un autre livre, d’une autre façon. 

À quelques endroits stratégiques, j’arrête l’histoire pour faire un retour sur ce qui s’est passé. Alors que le maire convoque ces citoyens pour leur dire qu’on ne peut pas arrêter quelqu’un parce qu’il a un drôle de nom, je demande aux élèves s’ils ont une solution. La plupart du temps, un élève aura la même idée que le plus petit du village : Monsieur Ilétaitunefois n’a qu’à changer de nom. 

Le village peut alors recommencer à raconter, toujours sous la pluie, des histoires qui commencent par « Il était une fois… » 

La fin de l’histoire arrachera un sourire à tout le monde, c’est certain. 

Monsieur Ilétaitunefois
Auteur: Rémy Simard
Illustrateur: Pierre Pratt
Éditions Annick Press (1998)

lundi 17 octobre 2011

Pause lecture aime Morgane

Que c'est plaisant d'ouvrir ses courriels à la fin d'une journée de travail pour apprendre qu'une nouvelle critique (positive!) a été écrite au sujet de notre premier roman.

Cette fois-ci, c'est sur Pause Lecture.

Vous pouvez la lire ici.

Bonne semaine!

mercredi 12 octobre 2011

C'est vraiment lux!

À la demande de ClaudeL et de Sylvie, j'explique le pourquoi et l'origine de l'expression «C'est vraiment lux!»

Lorsque j'ai débuté mes études en enseignement (en 2000, après un an à travailler en Ontario), j'employais le mot « cool » un peu trop souvent. J'essayais de m'en débarrasser pour ne pas le dire dans un contexte professionnel. Les habitudes ont parfois la couenne dure! Pourtant, j'avais le soucis d'éliminer ces anglicismes qui parsèment souvent les conversations québécoises.

J'ai alors commencé à utiliser différents synonymes: génial, fantastique, extraordinaire, magnifique... que je pige encore aujourd'hui pour féliciter mes élèves. Aucune d'elles n'avait la force du simple : « C'est cool ! » Je me suis mise à chercher et chercher un mot qui est fort en signification, se dit bien et que j'adopterais facilement. J'aime bien le mot « luxuriant », qu'on emploie surtout lorsqu'on parle de jardins ou de forêts.

D'ailleurs, « cool » veut dire « frais ». Pouvez-vous me dire ce qu'il y a de cool au mot cool en hiver? En été, je peux comprendre, mais lorsqu'il fait froid, je préfère « hot » à « cool ». En anglais, « Cool » dans le sens de « décontracté » est un mot considéré comme du « slang » (argot chez les Français, joual au Québec). À bannir, même en anglais! ;-)

Dans le Petit Larousse: Luxuriant,e: adj. (lat. luxurians, surabondant) Qui pousse, se développe avec abondance.

De plus, ce mot me fait penser à luxe: Caractère de ce qui est coûteux, raffiné, somptueux.

Puis, on peut penser à lux (mot latin., lumière) Unité de mesure d'éclairement lumineux...

Lorsque nous disons « C'est cool! », n'essayons-nous pas d'exprimer une réalité grandiose, ou, au minimum, qui fait notre affaire? Pour moi, « luxuriant » était mon nouveau patois, celui qui déclasserait « cool » des expressions branchées! Vous ne trouvez pas que ça se dit bien dans une conversation? « Le concert auquel j'ai assisté était vraiment luxuriant! » ou, si vous voulez lui ajouter une touche anglophone: « Les nouvelles que Sylvie a écrites sur son blogue au sujet de son futur roman sont vraiment lux! »

Depuis une dizaine d'années, je l'utilise à toutes les sauces (vous n'avez qu'à visionner le DVD de mon saut en parachute) et j'essaie de convaincre mes amis de se l'approprier. Certains m'ont dit qu'ils tenteraient de l'implanter dans leur milieu. Ont-ils dit ça pour me faire taire, me faire plaisir ou pour rigoler? Quoi qu'il en soit, il y a quelques temps, j'en ai glissé un mot (justement, le mot « Lux ») à des amis blogueurs. Il se répand comme une traîner de poudre.

Et vous, entrerez-vous dans la vague? Serez-vous lux? 

dimanche 9 octobre 2011

Ma dernière visite en librairie

Hier, j’ai fait un saut à ma librairie pour acheter un livre à ma nièce qui vient de fêter ses 4 ans. J’adore flâner chez Clément Morin, c’est comme un deuxième chez moi. Je jase avec mes libraires, qui me connaissent par mon prénom, je regarde les nouveautés, un mélange de parfum du café d’en haut et des nouveaux livres embaumant le commerce. 

Alors que je discute de mes projets d’écriture avec Hélène, une jeune fille arrive pour demander conseil à la libraire. Elle cherche un roman jeunesse, car sa mère désire lui offrir une récompense. Pendant ce temps, je continue mon « flânage ». Hélène revient me voir et me demande si j’ai un peu de temps, car elle veut me présenter à la jeune fille. 

- Veux-tu rencontrer une vraie auteure, lui demande-t-elle. 

Nous discutons, j’apprends qu’elle étudie à l’école Jacques-Buteux, une école que je connais bien, car j’y ai fait un stage, il y a quelques années et que certaines de mes amies y enseignent. Hélène lui présente mon roman, la jeune fille regarde la couverture et semble intéressée. N’étant pas très forte sur la vente sous pression, je propose à la jeune fille de prendre son temps pour choisir. Je dois de toute façon acheter une carte de fête au deuxième étage, elle pourra venir me voir si elle désire une dédicace, puis elle pourra regarder les autres livres, si elle préfère une autre histoire. 

Quelques minutes plus tard, la jeune fille vient me voir et me demande de dédicacer son exemplaire. J’emprunte un stylo vert au comptoir de la librairie et nous nous assoyons sur une marche de l’escalier. Alors que je lui écris un message, j’apprends le nom de son enseignante de 3e année. « Maxim, nous avons un point en commun : ta prof m’a enseigné en 6e année! » À un moment, le stylo cesse de fonctionner, j’en prends un autre et, hésitant sur deux synonymes pour finir ma phrase, je lui demande son avis. C’est la première fois qu’une lectrice contribue à la dédicace que je lui écris. Elle s’interroge sur le temps que ça prend pour écrire un livre. Puis, je lui demande si elle aime écrire. Elle m’avoue avoir fait un projet d’écriture de livre à l’école alors qu’elle était en 2e année. « On a un deuxième point en commun : la première fois que j’ai voulu devenir auteure, c’était lorsque j’étais à l’école primaire, après avoir écrit une histoire en classe, en 3e année. » 

Cette rencontre m’a projetée une vingtaine d’années en arrière. Je n’ai pas de souvenirs précis d’auteurs rencontrés. Cependant, j’ai eu une enseignante qui a suffisamment cru en moi pour graver dans mon esprit : « Tu seras peut-être une auteure plus tard ». Les enseignants et les auteurs, conscients ou non de cela, ont beaucoup de pouvoir d’influence chez les enfants. Un enseignant peut marquer un élève à vie (souhaitons-le, positivement), un livre peut changer le monde, du moins, l’univers d’un enfant et son auteur, contribuer à y allumer des étincelles. 

Je fais les deux plus beaux métiers du monde.

mercredi 5 octobre 2011

On parle de Morgane...



Une belle critique pour mon roman « Un spectacle pour Morgane » est venue ensoleillée ma journée.

Si vous voulez la lire, je vous invite à visiter Le signet des enfants.




dimanche 2 octobre 2011

Recevoir un auteur, un moment magique!

Lors de notre première visite à la bibliothèque de l’école, j’ai expliqué à mes élèves le fonctionnement de celle-ci : les livres qu’ils peuvent emprunter, l’endroit où les placer lorsqu’ils décident de ne pas les prendre, ce qu’ils doivent faire lorsqu’ils ont choisi un livre…

Pour m’assurer qu’ils comprennent, j’ai fait un exemple : « Imaginez que je cherche le livre de.. de… Connaissez-vous un auteur? » Depuis le début de l’année, je lis des albums à mes élèves en mentionnant toujours le nom de l’auteur, de l’illustrateur et de la maison d’édition. Pourtant, la réponse (unanime) qu’ils m’ont donnée a été : « Nadine Poirier ». Je ne leur ai pas lu de livres de Nadine Poirier. J’ai questionné mes élèves sur leur choix (après tout, j'écris moi-même, à mes heures!), pour comprendre que l’auteure trifluvienne avait visité leur classe lorsqu’ils étaient à la maternelle. Génial! Cette rencontre les a marqués.

Avez-vous pensé à inviter un auteur dans votre classe? 

Cette rencontre, si elle est bien préparée, peut être magique. L’enfant ne voit plus le livre comme un simple objet. En étant en contact avec le créateur de livres, cela peut permettre de démystifier les étapes de fabrication du livre, l’auteur devenant le pont entre l’enfant et la lecture. De plus, les rencontres avec un auteur incitent souvent l’enfant à lire (et parfois, à écrire). J’ai le souvenir d’une collègue qui me racontait que depuis que Martine Latulippe avait visité la classe de sa fille, cette dernière voulait lire tous les romans de son auteure préférée. De plus, la jeune fille avait décidé de devenir une auteure plus tard et a commencé à écrire une histoire.   

À l’école où je travaillais l’an passé, nous avons reçu l’auteur de Will Gündee, Louis Lymberner. Il est venu discuter de son parcours d’écrivain (et donc, de persévérance). Ensuite, il nous a présenté les esquisses de ses personnages. Pour une  classe en particulier, cette rencontre a marqué les élèves de façon permanente. Je les voyais, assis par terre, les yeux brillants, à dire des « Ah! Oui! », « Wow! », « Cool! ». C’est que l’enseignante avait lu le premier roman à son groupe pour les préparer. Cette rencontre avait un sens pour eux. Afin que les élèves retirent le maximum d’une rencontre, les élèves doivent être préparés, connaître au moins un livre de l’auteur. Dans les semaines qui ont suivi la visite de Louis, il y a eu un engouement pour la série Will Gündee. Cet intérêt a perduré jusqu’à la fin de l’année scolaire. Je me souviendrai toujours de ce garçon qui tenait son livre autographié comme s’il avait un trésor entre les mains.

Mireille Messier, auteure de Toronto, animant
« Une Charlotte au chocolat »,
devant une classe de 1re-2e année.
Si vous désirez inviter un auteur via le programme Les écrivains à l’école, c’est le temps de le faire (vous avez jusqu'à la mi-octobre pour en faire la demande). Notez toutefois que ce ne sont pas tous les auteurs faisant des visites scolaires qui y sont inscrits. Les auteurs ont souvent un site Internet. Vous pouvez « googler » le nom de l’auteur que vous aimeriez inviter et le contacter de cette façon. De plus, le site de l'AEQJ ou celui de  Communication-Jeunesse peuvent vous renseigner afin de mieux connaître nos auteurs pour la jeunesse. (Je ne suis sur aucune de ces listes, encore.)

J’insiste sur le fait qu’une rencontre avec un auteur doit être préparée. Cette visite ne doit pas être vue comme un simple « show ». Si cette activité est bien préparée, elle sera magique et les élèves s’en souviendront pendant longtemps. Qui sait, peut-être avez-vous de futurs Alain M. Bergeron ou Dominique Demers parmi vos élèves?

Prochainement,  j’écrirai un billet pour donner quelques idées afin de bien préparer les élèves à la visite d’un écrivain. Étant donné que c’est la première année que j’enseigne la lecture, je suis ouverte à vos idées et suggestions pour alimenter l’article qui, présentement, mijote simplement… 


Ma première rencontre d'auteure décrite ici.


***Si vous êtes un parent, surveillez l’horaire des activités de votre bibliothèque municipale!**

mercredi 21 septembre 2011

Virée dans ma classe



Durant la dernière décennie, j’en ai visité des classes. Dans certains locaux, on dirait qu’on entre dans une pièce d’une maison, chaleureuse, accueillante. Puis, il y a ces classes à l’ambiance austère, sans personnalité. Pour moi, il n’est pas nécessaire que le local ait l’air tout droit sorti d’un catalogue Ikea pour que je m’y sente à l’aise. Par contre, j’aime lorsqu’on ressent la présence des enfants, leur petite touche personnelle sur les murs, entre les mots étiquettes et l’affiche des anniversaires. 

Je me suis toujours dit : « Dans ma classe, j’aurai un coin lecture ». Si possible, assez grand pour que mes élèves et moi puissions nous assoir tous ensemble pour lire des histoires. Un lieu où l’on se rassemblera pour découvrir des livres, voyager à travers ceux-ci. 

Quand je suis entrée dans ce local, les meubles étaient au centre, car les planchers avaient été cirés pendant l’été. Je les ai déplacés pour que l’espace m’appartienne. Dans mon plan, mon premier critère était de dégager un bout de plancher assez grand pour y installer mon coin lecture. Quitte à sortir une table ou une étagère. 

Le concierge de l’école m’a trouvé un coussin de papasan, j’ai acheté une petite chaise et un tapis et j’ai apporté des toutous et un coffre au trésor en tissu pour y ajouter des livres empruntés à la bibliothèque. Le tapis vert gazon est laid, mais je ne voulais pas débourser une fortune pour un tapis. À 8$, je n’ai pas été exigeante. Afin que le tapis se fonde dans le décor, j’ai eu l’idée de décorer les fenêtres pour que notre coin lecture se transforme en un jardin de livres. 

Un vendredi après-midi, j’ai parlé de mon projet à mes élèves de 1re année. Ils étaient emballés! Ils m’ont dit ce qu’ils voulaient qu’on y retrouve : des fleurs, des papillons, des coccinelles, des nuages, des oiseaux et un soleil. Un élève s’est proposé pour bricoler le soleil, d’autres préféraient s’occuper des fleurs. Ensemble, nous nous sommes donné des idées, des trucs pour que les pétales aient la même grosseur et, naturellement, les équipes se sont formées selon leur intérêt. Avec quelques feuilles de papier de bricolage, les élèves ont laissé aller leur imagination. Lorsqu’ils terminaient leur morceau de paysage, ils venaient me voir et me disaient à quel endroit je devais le coller. 



Depuis, dès qu’un élève termine un travail, il me demande s’il peut aller dans le coin lecture. Il s’installe confortablement, regarde un documentaire, un album ou mon Grand Atlas. Ce dernier est très apprécié, surtout la page des drapeaux. « Madame Julie, est-ce que c’est écrit Italie? »

Pas besoin de dépenser des fortunes en décoration. Pour que les enfants se sentent bien et aient le goût de visiter le coin lecture, il suffit qu'ils s'approprient leur espace. Mon travail est maintenant de leur donner les outils pour qu'ils apprennent à lire, leur fournir des livres régulièrement et de leur faire découvrir le bonheur que procure la lecture.  Beau défi! 



dimanche 11 septembre 2011

De mots et de craie

En furetant sur le blogue d'Yves Nadon, enseignant, auteur du livre Lire et écrire en première année et pour le reste de sa vie, directeur littéraire et amoureux des livres pour la jeunesse, j'ai découvert le congrès De mots et de craie

C'est vraiment un évènement à ne pas manquer, pour tous ceux qui ont un intérêt pour la littérature pour la jeunesse et l'enseignement de la lecture.

Ce congrès aura lieu les 17 et 18 mai 2012 à Sherbrooke. De très grands noms se réuniront pour deux jours de pur bonheur : Yves Nadon, Thierry Lenain, Daniel Pennac, Rebecca Dautremer (l'illustratrice de nombreux albums, dont le magnifique Alice au pays des Merveilles et Une lettre pour Lily la licorne, dont j'ai parlé ici), Élaine Turgeon, Anne Villeneuve... Des conférenciers venus de France, du Québec et des États-Unis.

Je ne sais pas encore si je pourrai y aller. J'espère qu'il y aura une âme charitable qui aura l'amabilité de me faire un compte-rendu détaillé. S'il-vous-plaît! (C'est demandé si poliment!)

En attendant, je vous laisse sur les Droits du lecteur, tirés de Comme un roman de Daniel Pennac. Les illustrations sont de Quentin Blake. Et vous, est-ce que vous vous prévalez de ces droits? Lesquels? 



mardi 6 septembre 2011

Rame, rame, rameurs, ramez

Le thème de l'année à mon école est les pirates. J'adore ce thème, qui est en lien avec celui des animateurs SASEC de ma commission scolaire. 

Pour moi, une classe, c'est comme un équipage de bateau: il y a un capitaine et des matelots. Tous doivent travailler ensemble dans l'harmonie pour se rendre à bon port. Tout au long de l'année scolaire, nous faisons des découvertes qui nous transforment et nous permettent de grandir, d'avancer. 

Une amie m'a envoyé cette vidéo. C'est mignon comme tout! Bonne écoute! 




Une adaptation de « Rame » d'Alain Souchon
par Alexandra et son petit frère Maxence.

dimanche 4 septembre 2011

As-tu lu ton Lurelu?


Il ne faut pas se leurrer, une critique ne dépeint souvent que l’opinion d’une seule personne. Il faut la prendre avec un grain de sel. 

Malgré tout, j’appréhendais ma première critique dans le Lurelu. Pourquoi? Parce que je lis avec attention cette revue québécoise spécialisée en littérature pour la jeunesse depuis quelques années. Les spécialistes qui critiquent les nouveautés ne se contentent pas d'encenser ou de résumer les livres. On y lit parfois des critiques dures.  Lurelu est une revue de qualité, tout en couleur et sur papier glacé, contenant des articles intéressants sur le milieu de la littérature québécoise, en plus de recenser toutes les nouveautés (albums, romans, documentaires…). Une revue que devraient connaître tous ceux qui gravitent autour des livres pour enfants : libraires, bibliothécaire et techniciennes, auteurs pour la jeunesse, enseignants, éducateurs, parents bénévoles à la bibliothèque de l’école… Pour moi, le fait que mon livre y soit, c’est un peu un passage obligé, une initiation dans le milieu. 

Quand je suis arrivée devant le présentoir à revues littéraires de ma librairie, j’ai eu un moment d’hésitation. Après une grande inspiration, j’ai mis la main sur un exemplaire paru pour l’automne, j’ai dégluti et, comme un pansement qu’on arrache d’un coup, j’ai lu. 

Pour ses 10 ans, Morgane ne souhaite rien d’autre que des billets pour le concert de son groupe préféré… billets que ses parents n’ont pu obtenir. Lorsque la plus détestable de ses camarades de classe se vante d’avoir un billet qu’elle offrira à quiconque lui fera le plus de faveurs, Morgane et ses amis ne peuvent s’empêcher de céder à son chantage. Mais la famille de Morgane lui réserve une bien meilleure surprise. 

L’auteure donne ici un traitement remarquable de la pression des pairs sur les préadolescents, dans une histoire intéressante qui livre un message positif sur l’importance de l’honnêteté et du respect de soi sans tomber dans le manichéisme ou la morale appuyée. Un premier roman très réussi d’une auteure prometteuse. Chapeau!   (Gina Létourneau, traductrice)

Ouf!
Yé!
(Que dire de plus!) 

En plus de contenir les critiques et recensions de plus de 110 nouveautés, on peut y lire un dossier sur le lien entre les illustrateurs et Communication-Jeunesse. On retrouve également une entrevue avec l’illustratrice Marion Arbona, un hommage, à la manière des livres Savais-tu?, à la très grande auteure pour la jeunesse Cécile Gagnon, pour célébrer ses cinquante ans de carrière (wow!), des suggestions de livres de l’illustratrice Anne Villeneuve à exploiter en classe… Vous pouvez lire le sommaire sur la page de Lurelu.


mercredi 31 août 2011

Pause surprise

Ce matin, j’étais tout près de mon ancienne école (l’endroit où j’enseignais l’an passé). Sur un coup de tête, j’ai décidé d’arrêter pour saluer mes collègues et les élèves présents au service de garde, avant de me rendre à ma nouvelle école. Quitte à arriver un petit peu en retard au travail.

C’est étrange parfois la vie. 

En après-midi, je travaillais à préparer la rentrée de demain avec mes élèves de 1re année lorsque la secrétaire m’a appelée à l’interphone. Il y avait un appel téléphonique qui m’attendait. 

Lorsque j’ai répondu, l’homme s’est présenté et m’a dit qu’il avait découpé l’article de journal, paru en avril, au sujet de mon livre et qu’il aimerait offrir à sa petite-fille un exemplaire dédicacé pour son anniversaire. Dans l’article, on nomme mon école. Quand il a téléphoné (à cette même école que j'ai visitée ce matin), on lui a dit que je n’y travaillais plus. Par contre, on lui a donné les informations de ma nouvelle école afin qu'il puisse me rejoindre. 


N’est-ce pas génial qu’un grand-père ait le désir d’encourager la lecture chez ses petits-enfants?

dimanche 28 août 2011

Le tour du monde en... 180 jours.

Non, il n’est pas question de Phileas Fogg, le personnage imaginé par Jules Vernes dans son roman Le tour du monde en quatre-vingts jours. Je vous propose plutôt d’entreprendre un voyage avec vos élèves, le temps d’une année scolaire.

Il y a quelques années, avant l’ère Facebook, j’ai reçu un courriel d’une connaissance qui enseignait à Shanghai, en Chine. Elle me demandait si j’acceptais de recevoir par la poste un Flat Stanley.

     - A what? ai-je pensé.

Selon ce que j’ai compris à l’époque, Flat Stanley est un roman pour enfants. Une classe du Colorado avait démarré un projet au début de l’année scolaire mettant en vedette ce jeune garçon, Stanley. Le but était de faire voyager le personnage fabriqué par un élève. Je devais accueillir Stanley version carton, prendre quelques photos de ma ville et les envoyer au garçon du Colorado (avec une lettre décrivant mon coin du monde). Pour ce qui est de Stanley, je devais l’envoyer à une connaissance, ailleurs dans le monde.

Évidemment, j’ai accepté. Quelques jours plus tard, j’ouvrais une enveloppe géante et plastifiée, qui avait du vécu. Lorsque j’ai vu Stanley, je l’ai reconnu. C’était Clément aplati. Mon Clément aplati. Le personnage du premier livre que je me suis acheté avec mon argent de poche, lorsque j’avais 8 ans, à l’Expo-livres de mon école.

Voici le résumé de la 4e de couverture :
« Depuis que le tableau d’affichage qui surplombait son lit est tombé sur lui, Clément est toujours un aimable petit garçon en parfaite santé; il mesure toujours un mètre vingt-deux, mais… il a maintenant un centimètre d’épaisseur. Ce qui lui causera quelques désagréments, mais lui rendra aussi bien des services, et en fera un héros. »

Clément peut passer sous la porte, se glisser dans la bouche d’égout pour récupérer la bague que sa mère a laissé tomber… et voyager dans une enveloppe pour économiser au lieu de prendre l’avion. D’où l’idée de ce projet qui a fait son bonhomme de chemin depuis des années, surtout chez nos voisins anglophones. D'ailleurs, c'est un enseignant de London (Ontario) qui a été l'instigateur du projet.

Dans l’enveloppe, il y avait :
-          Une lettre explicative de l’enseignante (elle avait indiqué son adresse de courriel)
-          La lettre du jeune garçon qui demandait de bien prendre soin de son ami Stanley
-          La liste des personnes ayant reçu Stanley (nom, ville, pays, date)
-          Le personnage en carton
-        Quelques enveloppes (pour que les personnes qui reçoivent Stanley puissent envoyer une lettre ou une carte postale et des photos au jeune garçon du Colorado)

Lorsque je l’ai reçu, Stanley/Clément avait déjà exploré différents pays : États-Unis, Angleterre, Émirats arabes unis, Australie, Inde, Chine…

J’ai apporté l’enveloppe à l’école et, avec mes élèves, on a regardé les endroits qu’il avait visités. De plus, mes élèves m’ont aidée à écrire la lettre au garçon du Colorado au sujet de notre ville. J’ai ensuite traduit cette lettre en anglais.

http://gallery.flatstanley.com
J’ai envoyé un courriel à l’enseignante pour la questionner sur le projet et l’ampleur de ce dernier. Elle m’a avoué que, parfois, la classe pouvait recevoir par la poste huit lettres dans la même semaine. De plus, le Clément que j’ai reçu a voyagé plus que les autres, qui se sont surtout promenés dans les différents états américains. Suite à ses réponses, j’en ai conclu que lorsque je ferai ce projet en classe, je regrouperai les élèves en équipes. Je crois que je proposerais aux gens de nous envoyer leur réponse et les photos par courrier électronique. 

Il existe différentes versions du projet. Par exemple, si vous allez sur ce site, on vous expliquera le fonctionnement. Personnellement, je préfère que les enfants décident de la première destination pour leur Clément.  Tout le monde a un membre de la parenté, un ami ou une connaissance qui habite dans une autre province, un autre pays ou simplement une autre région…

Quel beau projet pour intégrer les matières, vous ne trouvez pas? Imaginez toutes les découvertes possibles à noter dans un carnet de voyage!

http://blog.travelpod.com
Pour plus d’information sur le projet, vous n’avez qu’à écrire « projet clément aplati » (ou Flat Stanley) dans Google. Vous aurez les comptes-rendus de classes ayant vécu l’expérience et des photos d’un Clément heureux de découvrir les quatre coins de la planète.


Clément aplati
Auteur: Jeff Brown
Illustrateur: Tony Ross
Collection: Folio Cadet
Édition: Gallimard
63 pages