mercredi 21 septembre 2011

Virée dans ma classe



Durant la dernière décennie, j’en ai visité des classes. Dans certains locaux, on dirait qu’on entre dans une pièce d’une maison, chaleureuse, accueillante. Puis, il y a ces classes à l’ambiance austère, sans personnalité. Pour moi, il n’est pas nécessaire que le local ait l’air tout droit sorti d’un catalogue Ikea pour que je m’y sente à l’aise. Par contre, j’aime lorsqu’on ressent la présence des enfants, leur petite touche personnelle sur les murs, entre les mots étiquettes et l’affiche des anniversaires. 

Je me suis toujours dit : « Dans ma classe, j’aurai un coin lecture ». Si possible, assez grand pour que mes élèves et moi puissions nous assoir tous ensemble pour lire des histoires. Un lieu où l’on se rassemblera pour découvrir des livres, voyager à travers ceux-ci. 

Quand je suis entrée dans ce local, les meubles étaient au centre, car les planchers avaient été cirés pendant l’été. Je les ai déplacés pour que l’espace m’appartienne. Dans mon plan, mon premier critère était de dégager un bout de plancher assez grand pour y installer mon coin lecture. Quitte à sortir une table ou une étagère. 

Le concierge de l’école m’a trouvé un coussin de papasan, j’ai acheté une petite chaise et un tapis et j’ai apporté des toutous et un coffre au trésor en tissu pour y ajouter des livres empruntés à la bibliothèque. Le tapis vert gazon est laid, mais je ne voulais pas débourser une fortune pour un tapis. À 8$, je n’ai pas été exigeante. Afin que le tapis se fonde dans le décor, j’ai eu l’idée de décorer les fenêtres pour que notre coin lecture se transforme en un jardin de livres. 

Un vendredi après-midi, j’ai parlé de mon projet à mes élèves de 1re année. Ils étaient emballés! Ils m’ont dit ce qu’ils voulaient qu’on y retrouve : des fleurs, des papillons, des coccinelles, des nuages, des oiseaux et un soleil. Un élève s’est proposé pour bricoler le soleil, d’autres préféraient s’occuper des fleurs. Ensemble, nous nous sommes donné des idées, des trucs pour que les pétales aient la même grosseur et, naturellement, les équipes se sont formées selon leur intérêt. Avec quelques feuilles de papier de bricolage, les élèves ont laissé aller leur imagination. Lorsqu’ils terminaient leur morceau de paysage, ils venaient me voir et me disaient à quel endroit je devais le coller. 



Depuis, dès qu’un élève termine un travail, il me demande s’il peut aller dans le coin lecture. Il s’installe confortablement, regarde un documentaire, un album ou mon Grand Atlas. Ce dernier est très apprécié, surtout la page des drapeaux. « Madame Julie, est-ce que c’est écrit Italie? »

Pas besoin de dépenser des fortunes en décoration. Pour que les enfants se sentent bien et aient le goût de visiter le coin lecture, il suffit qu'ils s'approprient leur espace. Mon travail est maintenant de leur donner les outils pour qu'ils apprennent à lire, leur fournir des livres régulièrement et de leur faire découvrir le bonheur que procure la lecture.  Beau défi! 



dimanche 11 septembre 2011

De mots et de craie

En furetant sur le blogue d'Yves Nadon, enseignant, auteur du livre Lire et écrire en première année et pour le reste de sa vie, directeur littéraire et amoureux des livres pour la jeunesse, j'ai découvert le congrès De mots et de craie

C'est vraiment un évènement à ne pas manquer, pour tous ceux qui ont un intérêt pour la littérature pour la jeunesse et l'enseignement de la lecture.

Ce congrès aura lieu les 17 et 18 mai 2012 à Sherbrooke. De très grands noms se réuniront pour deux jours de pur bonheur : Yves Nadon, Thierry Lenain, Daniel Pennac, Rebecca Dautremer (l'illustratrice de nombreux albums, dont le magnifique Alice au pays des Merveilles et Une lettre pour Lily la licorne, dont j'ai parlé ici), Élaine Turgeon, Anne Villeneuve... Des conférenciers venus de France, du Québec et des États-Unis.

Je ne sais pas encore si je pourrai y aller. J'espère qu'il y aura une âme charitable qui aura l'amabilité de me faire un compte-rendu détaillé. S'il-vous-plaît! (C'est demandé si poliment!)

En attendant, je vous laisse sur les Droits du lecteur, tirés de Comme un roman de Daniel Pennac. Les illustrations sont de Quentin Blake. Et vous, est-ce que vous vous prévalez de ces droits? Lesquels? 



mardi 6 septembre 2011

Rame, rame, rameurs, ramez

Le thème de l'année à mon école est les pirates. J'adore ce thème, qui est en lien avec celui des animateurs SASEC de ma commission scolaire. 

Pour moi, une classe, c'est comme un équipage de bateau: il y a un capitaine et des matelots. Tous doivent travailler ensemble dans l'harmonie pour se rendre à bon port. Tout au long de l'année scolaire, nous faisons des découvertes qui nous transforment et nous permettent de grandir, d'avancer. 

Une amie m'a envoyé cette vidéo. C'est mignon comme tout! Bonne écoute! 




Une adaptation de « Rame » d'Alain Souchon
par Alexandra et son petit frère Maxence.

dimanche 4 septembre 2011

As-tu lu ton Lurelu?


Il ne faut pas se leurrer, une critique ne dépeint souvent que l’opinion d’une seule personne. Il faut la prendre avec un grain de sel. 

Malgré tout, j’appréhendais ma première critique dans le Lurelu. Pourquoi? Parce que je lis avec attention cette revue québécoise spécialisée en littérature pour la jeunesse depuis quelques années. Les spécialistes qui critiquent les nouveautés ne se contentent pas d'encenser ou de résumer les livres. On y lit parfois des critiques dures.  Lurelu est une revue de qualité, tout en couleur et sur papier glacé, contenant des articles intéressants sur le milieu de la littérature québécoise, en plus de recenser toutes les nouveautés (albums, romans, documentaires…). Une revue que devraient connaître tous ceux qui gravitent autour des livres pour enfants : libraires, bibliothécaire et techniciennes, auteurs pour la jeunesse, enseignants, éducateurs, parents bénévoles à la bibliothèque de l’école… Pour moi, le fait que mon livre y soit, c’est un peu un passage obligé, une initiation dans le milieu. 

Quand je suis arrivée devant le présentoir à revues littéraires de ma librairie, j’ai eu un moment d’hésitation. Après une grande inspiration, j’ai mis la main sur un exemplaire paru pour l’automne, j’ai dégluti et, comme un pansement qu’on arrache d’un coup, j’ai lu. 

Pour ses 10 ans, Morgane ne souhaite rien d’autre que des billets pour le concert de son groupe préféré… billets que ses parents n’ont pu obtenir. Lorsque la plus détestable de ses camarades de classe se vante d’avoir un billet qu’elle offrira à quiconque lui fera le plus de faveurs, Morgane et ses amis ne peuvent s’empêcher de céder à son chantage. Mais la famille de Morgane lui réserve une bien meilleure surprise. 

L’auteure donne ici un traitement remarquable de la pression des pairs sur les préadolescents, dans une histoire intéressante qui livre un message positif sur l’importance de l’honnêteté et du respect de soi sans tomber dans le manichéisme ou la morale appuyée. Un premier roman très réussi d’une auteure prometteuse. Chapeau!   (Gina Létourneau, traductrice)

Ouf!
Yé!
(Que dire de plus!) 

En plus de contenir les critiques et recensions de plus de 110 nouveautés, on peut y lire un dossier sur le lien entre les illustrateurs et Communication-Jeunesse. On retrouve également une entrevue avec l’illustratrice Marion Arbona, un hommage, à la manière des livres Savais-tu?, à la très grande auteure pour la jeunesse Cécile Gagnon, pour célébrer ses cinquante ans de carrière (wow!), des suggestions de livres de l’illustratrice Anne Villeneuve à exploiter en classe… Vous pouvez lire le sommaire sur la page de Lurelu.