lundi 11 août 2014

Le 12 août, j'achète un livre québécois!

Par Marianne Dubuc

Sur ce blogue, le 15 décembre 2012, j'ai écrit un billet sur mes réflexions au sujet des difficultés que traverse le milieu du livre (jeunesse). Comme auteure et comme enseignante, j'ai cherché une façon de faire ma part. Depuis, avec l'aide des auteures Mireille Messier et Sophie-Luce Morin, je crée des listes thématiques de livres d'ici (Québec et Canada français).

Depuis, la situation ne s'est pas améliorée: la durée de vie d'un livre en librairie est de plus en plus courte, la concurrence est forte. Quoi faire pour augmenter la visibilité des oeuvres québécoises? Deux auteurs québécois, Patrice Cazeau et Amélie Dubé, ont eu l'idée de tenter une expérience: dynamiser la demande en achetant, le 12 août, un livre québécois. On peut se procurer ce livre dans une librairie indépendante, un magasin à grande surface, sur Internet.. Si le livre que l'on veut n'est pas disponible? On le commande.

J'aime l'idée. Plus on parlera de notre littérature, plus les gens (et médias) la découvriront. De nombreux libraires, auteurs, illustrateurs, lecteurs embarquent dans l'expérience. Sur la page Facebook de l'événement, plus de 9000 personnes se sont engagées à participer. On nous invite aussi à publier une photo avec notre livre sur Facebook et Twitter avec le hashtag  ‪#‎LittQc

Demain, j'irai à la librairie Poirier de Trois-Rivières. Je bouquinerai et je choisirai sur place un livre québécois qui m'inspirera.

Léon découvre les livres québécois (Par Annie Groovie)


Huffington Post: «Le 12 août, j'achète un livre québécois», une initiative sur Facebook pour dynamiser le marché du livre d'ici
Les libraires : Pour le 12 août, les libraires conseillent… les livres québécois de leur sélection mensuelle!
RDI (vidéo): Entrevue avec Patrice Cazeau
ICI Radio-Canada Première (audio) : Entrevue avec Patrice Cazeau
Granby Express: «Le 12 août, j'achète un livre québécois»
Petit Petit Gamin

Par Estelle Bachelard

Par Mika Illustratrice



lundi 9 juin 2014

Prof, ma fierté!

Il y a deux mois, j'ai participé à "Prof, ma fierté", une websérie conçue par la FSE. L'une des questions posées a été: "Pourquoi j'enseigne?" Après avoir tenté, spontanément, d'expliquer les raisons de ce choix (pour faire la différence auprès d'enfants), j'ai donné l'exemple d'une enseignante qui m'a marquée. Elle s'appelle Cécile Lavergne, c'était mon enseignante de 3e année. Dans mon roman "Un spectacle pour Morgane", l'enseignante s'appelle Mme Cécile. Ce n'est pas un hasard. Je n'aurai jamais pu dire à cette prof qu'elle a eu un impact positif dans ma vie; elle est décédée du cancer alors que j'étudiais à l'université pour devenir enseignante.

Comme j'éprouve des difficultés à insérer la vidéo, voici le lien:

http://youtu.be/qpuwF2NsEEs

lundi 21 avril 2014

Qui se cache derrière son livre?

Pour notre Semaine de la lecture qui débute, le comité Bibliothèque de mon école a choisi d’élaborer deux activités afin de promouvoir le plaisir de la lecture.

D’abord, une lecture en folie. Depuis le début de l’année, nous avons vécu quelques activités du genre : les élèves lisent à un endroit de leur choix (bibliothèque, corridor, secrétariat…) avec leur livre et une lampe de poche. Cette activité a toujours un grand succès. Comme le soleil est plus présent, nous avons voulu célébrer l’arrivée du beau temps. Pour notre lecture en folie, nous invitons les enfants à apporter leur livre, des lunettes de soleil, des «gougounes» et une serviette de plage. Nous irons tous lire dans le gymnase. Nous prévoyons refaire cette activité d’ici la fin de l’année… dans la cour d’école. Pour l’instant, il y a encore trop d’eau.

De plus, pour suivre le thème de la JMLDA « Affichez-vous avec votre livre », ma collègue et moi avons demandé aux adultes travaillant à l’école d’apporter un livre qui les a marqués à un moment lors de leur parcours de lecteur afin de créer un jeu. Nous avons pris en photo nos collègues, cachés derrière leur livre. Comme les enfants devront deviner qui se cache derrière chacun des livres, les adultes ont bien joué le jeu et ont apporté des accessoires pour compliquer le jeu : perruque, chapeau, lunettes. Les enfants sont invités à participer à ce jeu, à remplir une feuille et à la remettre à leur enseignante. Nous ferons tirer un livre par cycle, du préscolaire au 3e cycle.

Je ne sais pas quel accueil aura ce jeu auprès nos élèves.  Par contre, parmi les membres du personnel, il a suscité un bel intérêt.  J’ai entendu des collègues parler des lectures de leur enfance, hésiter entre quelques livres, se trouver des points en commun (la Comtesse de Ségur a été une lecture marquante pour plusieurs). Bref, tout le monde a eu un plaisir fou à se remémorer leurs lectures. J’ai même entendu une collègue déçue que tout le monde parle de leurs lectures, car elle voulait participer au jeu et deviner qui se cache derrière les livres. Certains collègues sont allés à la bibliothèque municipale ou ont emprunté leur livre à un autre. C’est le cas de notre directeur, qui ne possède plus son livre coup de cœur : Objectif Lune (Tintin). Mme Florence lui a prêté et, après s’être fait photographier, il s’est mis à feuilleter la B.D. Il était tout content de pouvoir le relire pendant le congé de Pâques lorsque ma collègue lui a confirmé qu’elle lui prêtait. Enfin, ce jeu a pris plus d’ampleur que prévu : nous avions préparé le jeu pour la bibliothèque, mais les éducatrices du service de garde ont voulu participer. Nous avons donc un jeu « Qui se cache derrière son livre ? »  à la bibliothèque et une autre version (avec plus de photos) au service de garde, où enfants et parents pourront s’amuser à découvrir les coups de cœur de tout le personnel de l’école.

Et vous, célébrerez-vous la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur? De quelle façon?
Je vous invite à vous afficher avec votre livre et à participer au concours «Affichez-vous avec votre livre» sur la page de la JMLDA.


Mme Florence et moi préparons le jeu à la bibliothèque de l'école.

mardi 25 février 2014

Écouter lire le monde... l'après projet.



Près de trois mois que le projet Écouter lire le monde est « terminé » et je peux encore mesurer l’effet qu’il a eu dans ma classe. Encore aujourd’hui, mes élèves viennent me voir à la bibliothèque lorsqu’ils aperçoivent un livre d’Andrée Poulin (et ils ont la cote dans ma classe, ils ne restent jamais bien longtemps sur les présentoirs!). Lorsqu’ils reconnaissent un autre livre illustré par Philippe Béha, ils sont bien fiers de venir me le montrer, le sourire en coin. 

Pendant quatre semaines en novembre, nous avons exploité les livres choisis par les enseignants participant au projet. Cette année, la sélection s’est tournée vers des albums d’Andrée Poulin. Pendant quatre semaines, on a ri, on a joué avec les rimes, on a découvert ce qu’est l’empathie, on a trouvé une fin différente à certaines histoires, on s’est inquiété pour un bébé survivant à un tsunami… et on a partagé nos lectures avec des classes d’ailleurs au Québec et surtout, avec une classe de France. Le projet a marqué le début d’une belle correspondance.

Chaque semaine, une grande enveloppe était placée sur un présentoir « Écouter lire le monde ». À l’intérieur, il y avait le livre de la semaine et une lettre de l’auteure. Étant donné qu’Andrée Poulin nous avait visités quelques semaines avant le projet, les lettres étaient d’autant plus significatives pour mes élèves. En avant-midi, on ouvrait l’enveloppe, je leur lisais la lettre et on laissait le livre trôner sur le présentoir, en attente de notre moment de lecture (en après-midi, après la détente). Au fur et à mesure que le projet avançait, les livres s’accumulaient. Les élèves pouvaient les consulter (sauf pour le livre qui n’était pas encore lu, il faut bien se garder une surprise!).

Au début du projet, j’avoue m’être « égarée » un tantinet. On a regardé sur Twitter, sur un mur Padlet, tout ça en plus de notre nouvelle correspondance. J’ai observé de beaux échanges entre les différentes classes participant au projet (tous niveaux confondus), mais personnellement, ce qui a fonctionné, c’est de savoir que des dizaines de classes d’un peu partout lisaient le même livre en même temps. Juste ça, c’est impressionnant! J’ai aussi aimé de pouvoir échanger des idées avec des enseignants sur le groupe Facebook du projet.

Lorsqu’on a lu Le meilleur/le pire endroit, un album que j’aime beaucoup exploiter en classe, j’ai donné un défi aux enfants : en famille, sur l’heure du souper, ils devaient inventer deux phrases à la manière d’Andrée Poulin : « Le meilleur endroit pour ___________, c’est ______ » ou « Le pire endroit pour ___________, c’est __________. » Ensuite, les élèves devaient choisir une phrase de leur choix et l’illustrer. Nous avons ainsi créé un livre collectif. Nos amis de France ont fait de même et nous ont envoyé leur livre que nous avons pu voir sur TNI.

Lorsque nous avons fait un retour sur le projet et sur les livres lus, j’aurais pensé que le livre préféré de mes élèves était « Sous le lit de Loulou ». Cette histoire d'ours qui pète et qui ronfle, empêchant Loulou de dormir , est celui qui a eu la plus grande réaction : de nombreux fous rires! À ma grande surprise, la majorité des élèves ont choisi « Une maman pour Kadhir », un livre magnifique, plus triste, inspiré d’une histoire vraie.

Au retour des vacances de Noël, chaque soir, l’ami du jour quittait avec notre livre dans son sac d’école. Le lendemain matin, nous lisions avec plaisir les commentaires des familles. Ce livre est maintenant dans notre présentoir, parmi les livres de la bibliothèque. Les élèves aiment encore beaucoup le regarder et connaissent les phrases par cœur. Cette activité a tellement plu à ma classe qu’ils ont décidé d’écrire un nouveau livre collectif, sur un tout autre sujet. 

Écouter lire le monde est un projet auquel je participerai assurément l’an prochain. Je compte toutefois utiliser moins de plateformes de partage. J’espère que les livres choisis auront autant de possibilités d’exploitation.