Lorsque j’écris
un roman jeunesse, j’adore trouver les noms des personnages et des lieux. Dans Cordélia
et la montagne mystérieuse, je me suis amusée à chercher des noms représentatifs.
Après tout, ce livre est un peu un hommage à mon classique préféré Fifi
Brindacier et les noms de lieux (comme la maison Drôlederepos) sont des
personnages en soi. Ce n’est pas non plus un secret que le prénom « Cordélia »
est un clin d’œil à Anne… la maison aux pignons verts, une œuvre qui m’a
marquée. Dans ma toute première version,
mon personnage s’appelait Cassiopée, comme la constellation du même nom, car la
jeune rouquine avait tellement de taches de rousseur qu’on aurait dit qu’elle
avait une constellation sur le visage.
Lorsque Bayard a
accepté mon manuscrit, j’ai dû le couper de près de 2000 mots pour qu’il cadre
dans la collection Cheval masqué. J’ai donc dû faire de nombreux changements. Parmi
ces changements, il y a le toponyme qui a été modifié. J’ai hésité jusqu’à la
toute dernière révision avant de changer Saint-Georges-du-Grondement (nom d’origine)
pour Saint-Gontran-du-Grondement. C'est ma dirlitt qui m’avait suggéré de jouer avec
la sonorité du « g dur ». J’aimais beaucoup son idée, mais j’aimais la
raison de mon Saint-Georges. J’ai finalement opté pour Saint-Gontran, car c’est
plus rigolo pour des lecteurs de 6 à 9 ans.
Mais, juste pour
vous, et parce que c’est la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, je
vous fais part de mon raisonnement lorsque j’ai trouvé, pour la première fois,
le nom de ce qui deviendra le village de mon personnage, un village qui a
encore des histoires à raconter, un village que j’imagine ressembler un peu au
Saint-Élie-de-Caxton de Fred Pellerin (mais pas tout à fait).
Je cherchais d’abord
un toponyme qui sonne village québécois et j’ai donc opté pour « Saint »,
sans savoir lequel donnerait son nom à l’endroit tant détesté par Cordélia. Je
me disais que parmi tous les personnages canonisés, il y en avait bien un qui avait
un lien avec un dragon, un « Saint-Quelque chose », dans le temps où
les dragons existaient! (Que ce soit symbolique ou légendaire… Saint-Patrick a
bien chassé des serpents d’Irlande!) Croyez-le ou non, mais il existe bel et
bien un personnage tiré des histoires chrétiennes qui a terrassé un dragon :
San Jordi, patron des Catalans, aussi connu sous le nom de Saint-Georges. Et Saint-Georges pourrait être à la fois un village québécois ou français, tout en étant fictif
(le «du-Grondement» nous rappelle le bruit qui effraie les villageois). Comble de bonheur, mon livre est en quelque sorte une ode
à la lecture et Saint-Georges est célébré le... 23 avril.
Bonne Journée
mondiale du livre et du droit d’auteur!
Bonne visite à Saint-Gontran-du-Grondement!
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