mardi 25 février 2014

Écouter lire le monde... l'après projet.



Près de trois mois que le projet Écouter lire le monde est « terminé » et je peux encore mesurer l’effet qu’il a eu dans ma classe. Encore aujourd’hui, mes élèves viennent me voir à la bibliothèque lorsqu’ils aperçoivent un livre d’Andrée Poulin (et ils ont la cote dans ma classe, ils ne restent jamais bien longtemps sur les présentoirs!). Lorsqu’ils reconnaissent un autre livre illustré par Philippe Béha, ils sont bien fiers de venir me le montrer, le sourire en coin. 

Pendant quatre semaines en novembre, nous avons exploité les livres choisis par les enseignants participant au projet. Cette année, la sélection s’est tournée vers des albums d’Andrée Poulin. Pendant quatre semaines, on a ri, on a joué avec les rimes, on a découvert ce qu’est l’empathie, on a trouvé une fin différente à certaines histoires, on s’est inquiété pour un bébé survivant à un tsunami… et on a partagé nos lectures avec des classes d’ailleurs au Québec et surtout, avec une classe de France. Le projet a marqué le début d’une belle correspondance.

Chaque semaine, une grande enveloppe était placée sur un présentoir « Écouter lire le monde ». À l’intérieur, il y avait le livre de la semaine et une lettre de l’auteure. Étant donné qu’Andrée Poulin nous avait visités quelques semaines avant le projet, les lettres étaient d’autant plus significatives pour mes élèves. En avant-midi, on ouvrait l’enveloppe, je leur lisais la lettre et on laissait le livre trôner sur le présentoir, en attente de notre moment de lecture (en après-midi, après la détente). Au fur et à mesure que le projet avançait, les livres s’accumulaient. Les élèves pouvaient les consulter (sauf pour le livre qui n’était pas encore lu, il faut bien se garder une surprise!).

Au début du projet, j’avoue m’être « égarée » un tantinet. On a regardé sur Twitter, sur un mur Padlet, tout ça en plus de notre nouvelle correspondance. J’ai observé de beaux échanges entre les différentes classes participant au projet (tous niveaux confondus), mais personnellement, ce qui a fonctionné, c’est de savoir que des dizaines de classes d’un peu partout lisaient le même livre en même temps. Juste ça, c’est impressionnant! J’ai aussi aimé de pouvoir échanger des idées avec des enseignants sur le groupe Facebook du projet.

Lorsqu’on a lu Le meilleur/le pire endroit, un album que j’aime beaucoup exploiter en classe, j’ai donné un défi aux enfants : en famille, sur l’heure du souper, ils devaient inventer deux phrases à la manière d’Andrée Poulin : « Le meilleur endroit pour ___________, c’est ______ » ou « Le pire endroit pour ___________, c’est __________. » Ensuite, les élèves devaient choisir une phrase de leur choix et l’illustrer. Nous avons ainsi créé un livre collectif. Nos amis de France ont fait de même et nous ont envoyé leur livre que nous avons pu voir sur TNI.

Lorsque nous avons fait un retour sur le projet et sur les livres lus, j’aurais pensé que le livre préféré de mes élèves était « Sous le lit de Loulou ». Cette histoire d'ours qui pète et qui ronfle, empêchant Loulou de dormir , est celui qui a eu la plus grande réaction : de nombreux fous rires! À ma grande surprise, la majorité des élèves ont choisi « Une maman pour Kadhir », un livre magnifique, plus triste, inspiré d’une histoire vraie.

Au retour des vacances de Noël, chaque soir, l’ami du jour quittait avec notre livre dans son sac d’école. Le lendemain matin, nous lisions avec plaisir les commentaires des familles. Ce livre est maintenant dans notre présentoir, parmi les livres de la bibliothèque. Les élèves aiment encore beaucoup le regarder et connaissent les phrases par cœur. Cette activité a tellement plu à ma classe qu’ils ont décidé d’écrire un nouveau livre collectif, sur un tout autre sujet. 

Écouter lire le monde est un projet auquel je participerai assurément l’an prochain. Je compte toutefois utiliser moins de plateformes de partage. J’espère que les livres choisis auront autant de possibilités d’exploitation.


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