jeudi 20 octobre 2011

Il était une fois... un jour de pluie.

Monsieur Ilétaitunefois. Indubitablement, un de mes albums préférés à animer avec une groupe d’enfants. Il n’est pas récent, je ne sais même pas s’il est toujours disponible en librairie. Au pire, il y a les bibliothèques et, croisons les doigts, il y aura peut-être une réédition éventuellement. Ce livre, issu du duo Rémy Simard et Pierre Pratt (qui nous a aussi donné « Mon chien est un éléphant » et « La bottine magique de Pipo ») a remporté le Prix du gouverneur général en 1998.

Rendons à César ce qui lui appartient, c’est Gisèle Desroches qui m’a fait découvrir cet excellent album dans un cours de littérature pour la jeunesse à l’UQTR. Cette chargée de cours apportait une grande quantité de livres qu’elle nous faisait découvrir (et acceptait même de nous les prêter pour les utiliser en stage). Dans ce cours, j’ai appris comment on peut animer des livres afin de rendre la lecture magique. J’ai adapté un peu son animation et j’ai ajouté des instruments de musique. C’est un succès garanti!

Monsieur Ilétaitunefois, c’est un album à lire ABSOLUMENT un jour de pluie.

Dans un village où les gens n’ont rien d’autre à faire que de se raconter des histoires, un petit homme apparaît chaque fois qu’on prononce son nom. « Vous m’avez appelé? Je suis monsieur Ilétaitunefois, pour vous servir! » Épuisés, les villageois font enfermer monsieur Ilétaitunefois. Mais on ne peut pas punir quelqu’un parce qu’il porte un drôle de nom…

«Il était une fois, dans un village éloigné de tout, des villageois qui n’avaient qu’une seule chose à faire : se raconter des histoires. 
Il était une fois par-ci.
Il était une fois par-là.
Il n’y avait pas de télé au village, que des orages à tout casser et des histoires à raconter. Des belles histoires, des courtes et des longues, des histoires à dormir debout et des histoires drôles à en faire pipi dans sa culotte.»

Imaginez des enfants de 5-6-7 ans rire aux éclats à la fin de la première page (surtout si l’enseignante joue un peu la comédie – les blagues de pipi ont toujours la cote chez les petits). 

Mais avant de commencer à lire, après une présentation de la page couverture et une discussion (on essaie de prédire ce qui va se passer en observant le titre et l’illustration), j’explique à mes élèves qu’on jouera le livre, un peu comme au cinéma. J’aurai besoin de bruiteurs. J’explique ce que sont les bruiteurs au cinéma et je donne des exemples (avec quatre doigts, je fais galoper un cheval; avec deux doigts et la paume de l’autre main, je crée la pluie).

Je leur montre ma boîte d’instruments de percussion empruntés au prof de musique. En maternelle, nous avons souvent des instruments en classe (sistre, wood-block, claves, maracas, tambour de basque, triangle, bongo…). Bref, je sélectionne certains instruments qui reproduiront la pluie (exemple : les claves, les maracas..), le téléphone (ex : un sistre ou des grelots, clochettes…), l'orage (bongo, tambourine) et un autre instrument pour le cadenas de la porte de la prison. Je donne des instruments à certains élèves. Ils devront être très très attentifs, bien suivre l’histoire pour faire les bruits à temps. 

Par exemple, cinq ou six élèves feront la pluie. Si on ne se sent pas à l’aise avec tous ces instruments dans les mains de nos élèves, on peut aussi prendre un bâton de pluie qui sera utilisé par l’ami du jour. (Je n’en ai pas encore – Noël approche? ;-)), ou encore demander à tous les élèves de taper sur leur paume avec deux doigts, pour imiter la pluie.

Lorsqu’ils entendent le mot pluie dans l’histoire, les élèves qui se sont vu attribuer un instrument doivent jouer (claves, wood-block ou maracas) et compter jusqu’à trois. (À trois, on arrête!) Bien sûr, je fais un petit signe de la tête pour aider mes bruiteurs. Dès le début, les élèves sont prévenus que s’ils jouent lorsque ce n’est pas le temps, je leur confisque leur instrument. Ai-je eu à le faire? Oui. Mais à chaque fois, je gardais l’instrument jusqu’à ce que l’histoire commence. L’enfant voulait tellement être un bruiteur que, lorsque je lui remettais son instrument, il participait sans que j’aie à l’avertir à nouveau. Je prête habituellement des instruments à 8 enfants. C’est amplement suffisant. Ceux qui ne sont que les spectateurs seront des acteurs alors que j’animerai un autre livre, d’une autre façon. 

À quelques endroits stratégiques, j’arrête l’histoire pour faire un retour sur ce qui s’est passé. Alors que le maire convoque ces citoyens pour leur dire qu’on ne peut pas arrêter quelqu’un parce qu’il a un drôle de nom, je demande aux élèves s’ils ont une solution. La plupart du temps, un élève aura la même idée que le plus petit du village : Monsieur Ilétaitunefois n’a qu’à changer de nom. 

Le village peut alors recommencer à raconter, toujours sous la pluie, des histoires qui commencent par « Il était une fois… » 

La fin de l’histoire arrachera un sourire à tout le monde, c’est certain. 

Monsieur Ilétaitunefois
Auteur: Rémy Simard
Illustrateur: Pierre Pratt
Éditions Annick Press (1998)

2 commentaires:

  1. Ma chère Julie. Tes élèves doivent être au paradis d'avoir une enseignante comme toi. Tu semles être un "sac à surprises" de bonnes idées pour animer et faire découvrir la lecture à ce petit monde.

    Chapeau! Tu es une enseignante que tout enfant rêverait d'avoir!

    Je prends en note tous tes titres que je lirais avec mon petit-fils ;)

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  2. Merci Lucille! Je prends ton compliment, c'est très lux de ta part.

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