samedi 15 décembre 2012

Promouvoir la littérature jeunesse d'ici


La présence du numérique, le manque de visibilité dans les médias et les librairies, les grandes chaînes de magasins rendant la survie des petites librairies difficile, le tsunami de livres jeunesse publiés chaque année, la compétition étrangère... nombreuses sont les raisons qui expliquent la crise que nous vivons dans le milieu de la littérature jeunesse. 

Club de lecture Livromagie 2012-2013,
Communication-Jeunesse - Jean Morin
Dans les années 70, peu de livres jeunesse étaient publiés au Québec. Au beau milieu de cette crise, des gens se sont regroupés et ont créé Communication-Jeunesse. Sans vouloir faire de politique et accuser l'un ou l'autre des acteurs de la chaîne du livre, j'espère sincèrement que nos associations d'auteurs et d'illustrateurs, les éditeurs, les distributeurs, les libraires cesseront de s'accuser ou de se lancer la balle et s'assoiront tous ensemble afin de trouver des solutions pour redonner ses lettres de noblesse à notre littérature québécoise (et canadienne française).  J'y crois!

Comme auteure, enseignante et passionnée de littérature jeunesse, que puis-je faire? me suis-je demandé dernièrement. Encourager les librairies indépendantes? Convaincre mon entourage du bien d'acheter québécois? Comme enseignante, mon rôle est de faire découvrir le plaisir de lire, peu importe d'où viennent ces livres. Il est important que les enfants soient mis en contact avec d'autres réalités. Par contre, il est important aussi de rendre accessible notre littérature, notre culture. Nous avons de très bons auteurs, il se fait d'excellents livres ici et, trop souvent, le système ne leur laisse pas le temps de se faire découvrir: après trois mois, ils disparaissent des librairies. J'ai une profonde admiration pour nos illustrateurs. Permettons à nos élèves de les connaître! 

J'ai voulu ajouter ma petite contribution toute simple afin de faire découvrir nos livres. C'est pourquoi j'ai commencé à créer des listes Pinterest sur des thématiques exploitées à l'école ou aimées des jeunes: Noël, les monstres, les pirates... Le but est d'en faire des bibliographies exhaustives de livres 100% québécois (et canadiens français) sur plusieurs sujets. Vous pouvez retrouver ces listes dans la section « Livres d'ici » (voir le menu de droite). J'invite les blogueurs à créer une section du genre sur leur propre blogue et à partager mes listes Pinterest. Si quelqu'un veut collaborer à la création de telles listes, contactez-moi (nous pourrions cibler des thèmes différents).  Aussi, si j'ai oublié des livres sur certains sujets, envoyez-moi le lien du livre et je l'ajouterai avec plaisir. 

L'utilité de telles listes?

- Permettre aux gens de découvrir des livres d'ici sur différentes thématiques.
- Permettre aux techniciens et bibliothécaires d'avoir des listes de livres d'ici pour promouvoir les livres et créer des présentoirs thématiques.

Cette initiative n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan, mais c'est grâce à ces gouttes d'eau que les océans existent. 

5 commentaires:

  1. Bravo Julie pour cette belle initiative, pertinent, utile et généreuse.

    Je te suggère un thème (qui me tient à coeur): la solidarité, l'empathie, l'entraide.

    Je suis même prête à te faire des suggestions de livres.

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  2. C'est super Julie!

    Tu devrais envoyer ta liste une fois que tes amies t'auront envoyé leurs suggestions à nos conseillers pédagogiques en français... du moins, à notre responsable présco pour un envoi général.

    J'ai un thème et une série de titres à te proposer: L'Éducation relative à l'Environnement (qui pourrait aussi s'appeler Écoles Vertes Brundtland puisque j'y ai associé tous les sous-thèmes chers à ÉVB).Je crois que les titres d'Andrée P. pourraient être joints à ce thème. J'ai de la lecture jeunesse à faire durant les vacances! Youppi!

    Je t'envoie ça ou tiens non, je te la donne lorsqu'on se verra durant les vacances.

    Tourelou chère amie! xxx
    C... pas si anonyme que ça!!!

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  3. Merci Andrée!
    Oui, envoie-moi tes suggestions. En plus, les livres sur ces thèmes pourront en plus enrichir ma liste sur les qualités du profil de l'apprenant (IB)... Cette liste ne contient pas seulement des livres d'ici.

    Caro: Bonne idée! J'ajouterai le thème Environnement. J'aimerais que tu me donnes tes suggestions lorsqu'on se verra pendant les vacances.

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  4. Bravo pour ton commentaire.

    Le problème, c'est que l'industrie du livre jeunesse au Québec (comme toutes les autres sphères culturelles) est maintenue en vie artificiellement par des subventions. L'éditeur est subventionné, sans quoi il ferait faillite. Le distributeur, le libraire, l'auteur aussi. Alors tout le monde fait ce qu'il peut avec le peu de revenus à sa disposition, dans un milieu très compétitif et très fermé.

    L'auteur devient une PME et fait sa propre publicité, s'organise un lancement tout seul, paye de sa poche son site internet, etc. L'éditeur fait le minimum pour écouler son tirage, tirage de plus en plus réduit pour éviter le pillonnement des invendus. Et le libraire veut aussi sa part de profit, alors il préfère vendre 100 copies d'une traduction merdique qu'une seule copie d'une oeuvre de qualité écrite ici. C'est normal. À sa place, je ferais sans doute pareil. Le libraire pourrait-il en faire plus? Préférer laisser le plancher aux oeuvres d'ici qu'aux traductions et importations? Peut-être. Mais si le public veut l'oeuvre étrangère? Trouver l'équilibre dans ce jeu d'offre et de demande n'est pas évident.

    Vrai qu'il y a des rivalités malsaines entre éditeurs. Ceux qui jalousaient, il y a quelques années, les tactiques de l'éditeur de Brian Perro n'avaient qu'à en louer, eux aussi, des panneaux publicitaires sur le bord du pont Jacques-Cartier ou à liquider leurs romans à 0,99$ pour créer un engouement envers leurs oeuvres.

    Ma seule piste de solution: ouvrir nos frontières. Le Québec est un beaucoup trop petit marché. Ce qui explique qu'il soit maintenu sur le respirateur artificiel à coup de subventions. Le problème du livre québécois, jeunesse ou pas, c'est qu'il est, sauf de rares exceptions, limité au territoire québécois. Il n'est pas exporté dans la francophonie et n'est pas traduit. S'il fallait augementer le nombre et le montant des subventions, j'irais dans la promotion du livre à l'étranger, des programmes de coopération entre éditeurs nationaux, des voyages payés dans des foires du livre européens, etc.

    Mais de toute façon, on écrit pour se faire plaisir, pas pour faire de l'argent, non? Ou pour être lu? Ou un peu tout ça?

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  5. Bonjour Louis,
    Merci d'avoir pris le temps d'écrire ton point de vue sur mon blogue et aussi d'y avoir répondu dans ton propre blogue: http://chroniquespapaimparfait.blogspot.ca/2013/01/promouvoir-la-litterature-jeunesse.html
    Je vais t'avouer que je suis plutôt en accord avec toi. Cependant, je ne peux pas constater et rester sans rien faire (c'est dans ma nature!) Voilà pourquoi j'ajoute ma petite contribution modeste... en espérant que d'autres suivront le pas. :)

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