Depuis que le Père Noël est arrivé au centre d’achat que je me dis que je devrais décorer ma classe pour Noël. Mais chaque jour, j’ai remis à plus tard…
Je désirais que mes élèves fabriquent les décorations, mais il semble qu’entre l’enseignement des matières de base, notre projet avec une classe de France, la lettre au Père Noël, les options (des activités qui ont lieu un après-midi par semaine pour tous les élèves du cycle)… le temps file et je ne n’arrive pas à l’arrêter.
Chaque jour, je passais devant la classe de ma collègue où trône un sapin décoré et allumé et je me mettais cette pression : « Il FAUT que tu décores ta classe. C’est Noël, quand même! » C’était même à l’horaire de ma dernière journée pédagogique. Mais après avoir planifié ma semaine, corrigé mes contrôles et une évaluation de mathématique, rangé mon bureau qui croulait sous une montagne de papiers et cahiers, réaménagé un peu la classe (ils sont maintenant en équipe et on a un nouvel espace : un coin de géographie), je n’ai pas trouvé le temps de le faire.
Puis je ne veux pas passer ma journée pédagogique du début janvier à enlever des guirlandes, défaire un sapin, être suspendue au plafond... Le temps. Toujours là, lui.
Et je l’avoue : je ne suis pas une Martha Stewart.
Mais il faut quand même un minimum… question de ressentir l’Esprit de Noël.
Mercredi, pendant ma période de travail personnel (alors que mes cocos étaient en musique), j’ai emprunté l’escabeau au concierge et j’ai descendu les deux boîtes de Noël qui étaient placées là-bas, tout en haut, au dessus de l’armoire à balai. J’y ai trouvé quelques guirlandes empoussiérées que j’ai étendues sur la corde qui sert à suspendre les travaux des élèves, y ai ajouté quelques boucles dorées, puis un bas de Noël sur la porte de la classe. Quelques petites décorations de plus épinglées ici et là. Et j’ai admiré mon œuvre.
Ouais. Je ne suis vraiment pas Martha Stewart. C’est vraiment, mais vraiment laid! Admirablement affreux! Puis, le temps a continué de filer. Je devais déjà ranger mes boîtes, sortir l’escabeau et reprendre mon groupe.
Lorsque mes élèves sont entrés, ma petite Laurence a été la première à réagir à ce nouvel environnement.
- Wow! Madame Julie! Tu as décoré la classe! C’est beauuuuuuu!
Et les autres ont enchaîné :
- Wow! C’est beau!
- Bravo madame Julie!
- Merci madame Julie!
Puis, comme dans les films, un élève m’a applaudi. Puis un autre. Et toute la classe m’a ovationné. Du coup, ma culpabilité de ne pas avoir de talent pour la décoration s’est volatilisée.
Comme dit mon amie Lucille : Faut regarder (nos décorations de) Noël avec nos yeux d’enfants.
Quand je vois ce garçon entrer dans la classe en fredonnant « Petit papa Noël », quand on prend un peu de temps entre deux travaux pour faire de l’aérobie derrière nos pupitres sur une musique de Noël, quand on range nos livres quelques minutes avant que la cloche sonne à la fin de l’avant-midi pour se faire une ou deux chansons de karaoké trouvées sur le site d’une autre commission scolaire, je me dis que l’Esprit de Noël n’est pas dans nos guirlandes poussiéreuses. Il est invisible à nos yeux, mais bien là.
J’ai les élèves les plus merveilleux. Je le dis haut et fort : je les adore!
Oh que ça va faire mal quitter cette classe. Je compatis...
RépondreSupprimerJ'vais dire comme Andrée ...
RépondreSupprimerMais que cela ne t'empêche surtout pas de continuer à les aimer autant. ;)
Il se faut de peu de choses pour que les enfants s'émerveillent. C'est la beauté de la chose.
RépondreSupprimerAndrée, Sylvie et Isabelle : Oui, ce sera difficile, en effet. Il ne me reste que 3 semaines avec eux. Je les regarde grandir depuis septembre et tous les jours, ils m'épatent.
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