jeudi 10 mars 2011

La lecture... comme un cadeau

« La passion pour la lecture est créée par les étincelles émotives entre un enfant, un livre et la personne qui lit. » (Mem Fox, auteure jeunesse australienne)




« La lecture, c’est important! »

«Un jeune qui lit réussit mieux à l’école! »

Tout le monde le sait, tout le monde le répète. Nous nous jetons corps et âme à enseigner les stratégies de lecture. Nous accordons des périodes de lecture en classe. Nous aménageons un petit coin de lecture dans le fond de la classe. Malgré toutes nos bonnes intentions, le fait est que certains (plusieurs?) élèves n’aiment pas lire. Pourtant, lorsque je regarde les yeux brillants de mes élèves de maternelle lorsqu’ils se font lire une histoire, je peux dire que rares sont ceux qui n’aiment pas ce moment privilégié de la journée. Que se passe-t-il entre le préscolaire et le primaire? Que pouvons-nous faire pour y remédier?

Vous êtes sans doute d’accord avec moi si je dis que même la plus belle voiture, la plus performante en apparence, si elle ne possède pas de moteur, elle n’ira pas bien loin. On a beau enseigner toutes les stratégies de lecture, si l’enfant n’a pas de motivation (les mêmes trois premières lettres que moteur…mot), s’il n’a pas de plaisir à lire, il ne le fera pas (sauf par obligation et c’est par la pratique qu’on devient bon).

D’après Yves Beauchesne (Animer la lecture pour faire lire, ASTED), il y a deux types de lectures : lecture utilitaire (LU) et lecture expérientielle (LE). Dans les salles de classe, on retrouve surtout les LU. Pourtant, le plaisir de lire vient de l’expérience qu’on tire d’un texte, expérience qui nous transforme, nous enrichit, nous chavire… Malheureusement, une vraie expérience en lecture ne s’enseigne pas. Heureusement, on peut aider nos élèves à découvrir ce plaisir par l’animation.


Animer ou exploiter?

Exploiter un livre en classe, c’est s’en servir pour enseigner, mettre une intention pédagogique à cette lecture. Par exemple, j’enseigne les sciences. En troisième année, nous travaillons les vertébrés. Les enfants font une recherche sur un animal et la présente à la classe. À travers ce thème, je présente les « Savais-tu? » aux élèves. Ils doivent ensuite créer une page à partir d’une information surprenante au sujet de leur animal. Nous créons un livre collectif que nous exposerons à la bibliothèque.


Animer un livre, c’est y mettre de la vie, servir de pont vivant entre le livre et l’enfant, rendre la lecture attrayante. L’animation a pour but unique de donner le goût de lire en permettant à l’enfant d’être dégagé de l’effort de la lecture. C’est un cadeau : il ne doit pas y avoir de devoir ou d’évaluation. Parfois, juste un accessoire ajoute une touche de magie à l’histoire racontée. C’est aussi ça, animer un livre.


Au préscolaire, nous avons recours à l’animation tous les jours. Au primaire, beaucoup moins souvent. (Bien sûr, ça dépend des classes...) C’est malheureux, car les enfants ont besoin de continuer à se faire lire des livres. Ils ne peuvent pas tout lire tout seuls afin d’assouvir leur curiosité intellectuelle et d’explorer l’étendue de leurs intérêts.


J’aimerais ajouter qu’il n’y a pas d’âge pour se faire raconter des histoires. Pourquoi pensez-vous que Fred Pellerin est si apprécié?

À l’occasion, je déposerai sur ce blogue des idées d’animation (ou d’exploitation) à faire en classe à partir d’albums ou de romans pour la jeunesse. Si vous voulez partager vos découvertes, ne vous gênez pas…

3 commentaires:

  1. Idéalement, l'amour de la lecture commence à la maison. Cependant, lorsque les parents n'aiment pas la lecture, difficile d'y inciter avec goût son enfant. J'adore les livres et ma fille de 3 ans aussi! Ce n'est pas un hasard. Plusieurs fois par mois, nous allons à la bibliothèque et on choisit des livres ensemble. Chaque soir, elle est heureuse de se blottir dans son lit car elle sait que sa maman se fera un plaisir d'y lire plus d'une histoire. Elle reconnait déjà plusieurs lettres et tente de comprendre la logique lecturiale. Elle a hâte de savoir lire pour profiter pleinement de tout cet univers qui s'offre à elle, seule dans son jardin intime. :)

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  2. Tu as raison, Julie. Il faut traiter la lecture en classe comme une aventure passionnante et non comme une matière à enseigner. Il faut partager cette passion avec nos élèves et y consacrer une grande part du temps. Les enfants doivent sentir qu'on aime ça.
    Marie

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  3. À la maison, on lisait, mais je n'oublierai jamais certains vendredis après-midis quand la "maitresse" nous lisait un chapitre si nous avions été sages dans la semaine.
    Et ce qui fait que j'ai aimé lire (et que j'aime encore lire) c'est m'identifier, trouver des personnages qui vivaient ce que j'aurais voulu vivre ou qui ressentaient ce que je ressentais et qui avaient la force ou le courage de le dire.
    Et mes élèves n'oublieront jamais non plus qu'ils m'ont raconté leurs histoires et que j'en ai fait un roman. Je suis pas mal certaine qu'ils ont lu au moins ce livre!

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